| I. ÉCARTER v. tr. XIIIe siècle, escarter, « s'éloigner de ». Du latin populaire *exquartare (dérivé du latin classique quartus, « quatrième, quart » ), proprement, « partager en quatre, diviser », d'où « séparer ». ☆1. Éloigner l'un de l'autre, les uns des autres les éléments d'un ensemble. Écarter les lèvres, les paupières. Écarter les bras du corps. Écarter les volets, les battants d'une porte, les mâchoires d'un étau. Pron. Les planches s'écartent sous l'effet de la chaleur. Les gens s'écartèrent ou, avec un singulier collectif, la foule s'écarta pour le laisser passer. Absolt. Ce fusil écarte, il disperse trop le plomb ou il ne tire pas juste. ☆2. Éloigner, mettre ou tenir à distance. Écarter sa chaise de la table. Écarter la main du feu. On écarta les témoins. Écarter les gêneurs. Écarter un importun. Écartez-vous, prenez de la distance. Ne vous écartez pas, restez à proximité. Par anal. Écarter une personne de la conversation. Écarter quelqu'un d'un emploi. Écarter un prétendant du trône. Écarter ses rivaux, ses adversaires, les évincer. Fig. Il écartait de son esprit toute préoccupation fâcheuse. Écarter les soupçons, les dissiper. Écarter une question, un problème, les laisser de côté ou les éliminer. Écarter une objection, la négliger ou la réfuter. ☆3. Éloigner de la direction prise, détourner. La tempête a écarté le paquebot de sa route. Il écarta le coup avec son bâton. Pron. Trompé par l'obscurité, il s'écarta du sentier. Si vous preniez ce chemin, vous vous écarteriez trop, vous feriez un trop grand détour. S'écarter du bon chemin, ne plus suivre la bonne direction et, fig., manquer à son devoir. Fig. S'écarter du but, le perdre de vue. S'écarter de son propos, faire une digression. S'écarter de la droite raison, du bon sens. S'écarter de son devoir. Ce jugement s'écarte de l'équité. ☆4. JEUX. Dans les courses landaises, provoquer la vache, puis, au dernier moment, esquiver la charge de la bête. |