| VENDRE. v.a. Je vends, tu vends, il vend; nous vendons, vous vendez, ils vendent. Je vendois. Je vendis. Je vendrai. Vends. Vendez. Que je vende. Que je vendisse, &c. Aliéner pour un certain prix une chose qu'on possède. Vendre une maison, un héritage, une charge. Il m'a vendu ce cheval cinquante pistoles. Vendre cher, à bon marché, à vil prix, à prix raisonnable, à perte, à crédit, argent comptant, Vendre en gros & en détail. Vendre une terre au denier vingt, au denier trente. Vendre un héritage franc & quitte. Vendre à la livre, à l'aune, au boisseau, au cent, à l'arpent, au poids, à faux poids & à fausse mesure. Vendre au pot & à la pinte. Vendre avec faculté de rachat, avec faculté de réméré. Vendre avec garantie. Vendre sans garantie. Vendre à l'encan. Vendre par décret, au plus offrant & dernier enchérisseur. Vendre à l'amiable. Vendre en conscience. On dit, Vendre bien cher sa vie, pour dire, Défendre bien sa vie, & faire périr beaucoup d'ennemis avant que de succomber. On dit dans le même sens, Vendre bien cher sa peau; mais il est du style familier. On dit Des choses qu'on donne à vil prix, Ce n'est pas vendre, c'est donner. On dit proverbialement, C'est un homme qui est à moi, à vendre & à dépendre, pour dire, C'est un homme dont je puis entièrement disposer. On dit aussi, Cet homme les vendroit tous, il les vendroit à beaux deniers comptans, pour dire, Cet homme est plus fin qu'eux; ou, Cet homme est capable de les sacrifier au moindre intérêt. On dit proverbialement, Ce n'est pas tout que de vendre, il faut livrer, pour dire, Il ne suffit pas de former une entreprise, de promettre quelque chose; il faut trouver les moyens d'exécuter ce qu'on a projeté, de tenir ce qu'on a promis. On dit proverbialement, Il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant qu'il soit pris, avant qu'il soit mort, pour dire, qu'Il ne faut point disposer des dépouilles de quelqu'un avant qu'on en soit le maître. On dit proverbialement, À qui vendez-vous vos coquilles? À ceux qui reviennent de saint Michel? & plus ordinairement, À qui vendez-vous vos coquilles? pour dire, À qui pensez-vous avoir affaire? Ce qui se dit pour donner à entendre, qu'On est plus fin que celui qui croit nous tromper. On dit aussi proverbialement, qu'Un homme vend bien ses coquilles, pour dire, qu'Il fait bien valoir les choses dont il se veut défaire. On dit figurément, qu'Un homme vend son honneur, pour dire, qu'Il reçoit de l'argent pour faire une action lâche; qu'Une femme vend son honneur, pour dire, qu'Elle s'abandonne par intérêt. Et on dit proverbialement, Femme qui prend, se vend. VENDRE, signifie quelquefois, Révéler un secret par quelque raison d'intérêt. Judas vendit Notre-Seigneur pour trente deniers. Il vendroit son père, son meilleur ami pour cinq sous. C'est lui qui nous a vendus. On dit De plusieurs personnes qui parlent ensemble tout bas, Je crois qu'ils vendent la Ville. Et cela ne se dit que par plaisanterie, & pour signifier, qu'Ils font ensemble quelque complot. On dit aussi, Se vendre à un parti, à une cabale, pour dire, Se livrer à un parti, à une cabale par des vues intéressées. VENDU, UE. participe. |