| HEURTER. v.a. (H s'aspire.) Choquer, toucher, ou rencontrer rudement. Il est mal-aisé de passer par les rues de Paris, sans heurter quelqu'un. Un crocheteur l'a heurté en passant, l'a heurté rudement. Un vaisseau a heurté l'autre. On s'en sert souvent avec le pronom personnel, & il signifie, Se choquer en se rencontrant. Ils se heurtèrent les uns les autres en passant. Lorsque les escadrons vinrent à se heurter. Les vaisseaux étant venus à se heurter, s'étant heurtés. On dit figurément, qu'Une chose heurte la raison, le sens commun, pour dire, qu'Elle est contre la raison, contre le sens commun. On dit dans ce sens, qu'Il ne faut pas heurter de front l'opinion d'un homme qu'on veut persuader. Et on dit pareillement, qu'On ne peut faire une chose sans heurter beaucoup de gens, pour dire, Sans choquer, sans désobliger, sans offenser beaucoup de gens. HEURTER, est aussi neutre. Ainsi on dit, Heurter contre une pierre. Heurter contre un rocher. Heurter de la tête contre la muraille. On dit proverbialement, & en parlant d'Un homme difficile à persuader, que C'est heurter de la tête contre la muraille, que de lui vouloir persuader quelque chose. HEURTER. v.n. Signifie absolument, Frapper à la porte. Heurtez. On heurte à la porte. On heurte fort. Heurter doucement. Heurter en maître. On a heurté trois coups. On a heurté par trois fois. On dit figurément, qu'Un homme a heurté à toutes les portes pour faire réussir son affaire, pour dire, qu'Il a sollicité tout le monde, qu'il a employé toutes sortes de moyens. HEURTER, en termes de Peinture, C'est mettre la couleur avec dureté. Cette manière d'opérer est propre aux peintures qui doivent être vues de loin. On dit, qu'Un Dessinateur heurte son ouvrage, pour dire, qu'Il n'y met pas la dernière main. En ce sens il est actif. HEURTÉ, ÉE. participe. |