FALLOIR. v. n. impersonnel
Il faut, il falloit, il fallut, il a fallu, il faudra, qu'il faille. Être de nécessité, de devoir, d'obligation, de bienséance; en ce sens il n'a guère d'usage à l'infinitif. Il faut faire telle chose. Il faut que je fasse telle chose. Il falloit en ce temps-là y donner ordre. Il a fallu le payer. Il fallut en passer par-là. Il faudra le satisfaire. Il faudroit s'en informer. Pensez-vous qu'il faille croire tout ce qu'il dit? On dit communément & familièrement, C'est un faire le faut, pour dire, C'est une nécessité absolue. Nous mourrons tous, c'est un faire le faut. On dit, qu'Il faut quelque chose à quelqu'un, pour dire, qu'Il en a besoin. Il lui faut un habit. Il lui falloit un cheval. Que lui faut-il encore? Il est toujours chagrin, il ne sait ce qu'il lui faut. Et on dit en parlant à un Marchand, à un Ouvrier, Combien vous faut-il, que vous faut-il pour votre marchandise, pour votre peine? pour dire, Que doit-on vous payer pour votre marchandise, pour votre peine? Il dit qu'il lui faut tant, il demande plus qu'il ne lui faut.

SI FAUT-IL. Façon de parler familière, dont on se sert pour dire, Quoi qu'il en soit, il est de nécessité absolue. Si faut-il qu'il s'explique de façon ou d'autre. Si faut-il en être éclairci.

FALLOIR, se dit aussi dans le sens de Manquer; & alors il ne s'emploie qu'avec la particule En, & le pronom de la troisième personne. En ce sens il se conjugue avec le verbe Être. Il s'en faut beaucoup que l'un soit du mérite de l'autre. Il s'en falloit peu qu'il n'eût achevé. Il s'en est peu fallu qu'il n'ait été tué. Il ne s'en est presque rien fallu. Vous dites qu'il s'en faut tant que la somme entière n'y soit, il ne peut pas s'en falloir tant.