| FÊTE. s.f. Jour consacré particulièrement au service de Dieu, en commémoration de quelque Mystère, ou en l'honneur de quelque Saint, & durant lequel il n'est pas permis de travailler. Une grande Fête. Une petite Fête. Fête solennelle. Les quatre bonnes Fêtes de l'année. Les Fêtes mobiles. Un jour de Fête. Fête annuelle, simple, double, semi-double. Il est Fête. Célébrer une Fête. Chommer, solenniser une Fête. C'est une Fête commandée, une Fête de commandement. Garder les jours de Fête. Faire la Fête d'un Saint. On appelle La Fête-Dieu, ou la Fête du Saint Sacrement, La Fête que l'on célèbre en l'honneur du Saint Sacrement. Fêtes fêtées, Les Fêtes où il est défendu de travailler, à la différence de celles qui se célèbrent seulement dans l'Église; & en quelques lieux particuliers, ou par quelques Communautés. Et, Fêtes de Palais, Les jours où le Parlement n'entre point, quoiqu'il ne soit point Fête fêtée. On appelle La Fête d'une personne, Le jour de la Fête du Saint dont cette personne porte le nom. C'est demain votre Fête. Et l'on dit, Payer sa Fête, pour dire, Faire un festin à ses amis le jour de la Fête. On appelle de même La Fête d'une Compagnie, la Fête d'un Corps de Métier, Le jour de la Fête du Saint qu'ils ont choisi pour leur Patron. On dit proverbialement, Il n'est pas tous les jours Fête, pour dire, qu'On ne se réjouit pas tous les jours, qu'on ne fait pas tous les jours bonne chère, qu'on n'a pas tous les jours le même bonheur, le même avantage. Il réussit l'autre jour, ce n'a pas été de même aujourd'hui, il n'est pas tous les jours Fête. On dit proverbialement, qu'Un homme devine les Fêtes quand elles sont venues, pour dire, qu'Il dit des choses que tout le monde fait, qu'il annonce des nouvelles qui sont déjà publiques. Aux bonnes Fêtes les bons coups, pour dire, que Les méchans prennent quelquefois l'occasion des bonnes Fêtes pour exécuter leurs mauvais desseins. Et, Il sera assez à temps de chommer la Fête quand elle sera venue, pour dire, qu'Il ne faut pas se réjouir ni s'affliger avant le temps. FÊTE, signifie aussi Une réjouissance publique qui se fait en des occasions extraordinaires, telles que sont les naissances, les mariages & les entrées des Rois. Il se dit aussi Des réjouissances qui se font en des assemblées particulières. Je suis demain d'une grande fête. On nous donne demain une grande fête. Et on dit d'Un homme à qui il est arrivé quelque aventure extraordinaire & surprenante, Il ne se vit jamais à telle fête. On appelle Garçons de la fête, chez le bas peuple, Les jeunes garçons parens ou amis des mariés, qui se parent pour danser & faire les honneurs de la fête. Paré comme un des garçons de la fête. Quelquefois on les appelle Valets de la fête. On dit figurément, Troubler la fête, pour dire, Troubler le plaisir de quelque compagnie, de quelque assemblée. Le feu prit à la maison, cela troubla la fête. Ils se sont querellés dans le bal, cela a troublé la fête. Et l'on appelle Trouble-fête, Un importun qui vient troubler la réjouissance des autres. On dit, Faire fête à quelqu'un, pour dire, Lui faire un bon accueil, un bon traitement accompagné de caresses. Et l'on dit d'Un homme qui promet & qui fait espérer une chose depuis long-temps, qu'Il y a long-temps qu'il en fait fête. Et fig. & fam. Se faire de fête, pour dire, S'entremettre de quelque affaire, & vouloir s'y rendre nécessaire, sans y avoir été appelé. Je n'aime pas à me faire de fête. |