| ABSOLUTEUR, TRICE, adj. et subst. Qui absout, qui efface une faute ou un délit. I.− Adjectif − Domaine mor. : 1. Hélas! L'or est donc absoluteur des forfaits commis envers la patrie!
Mercier, Néologie ou vocabulaire de mots nouveaux, t. 1, 1801, p. 3. 2. Quiconque a voulu, sans avoir en lui la force absolutrice de Valmont (...), posséder une honnête femme qui ne s'en souciait guère, sait avec quelle risible (...) gaucherie chacun dit en montrant son cœur : prenez mon ours.
Ch. Baudelaire, La Fanfarlo,1847, p. 545. − Domaine relig. : 3. − Il faut avoir l'âme virginale : je n'ai de chaste que le corps. Je serais une épouse adultère du Christ; et puis vous oubliez que je ne suis pas dévote. Je ne crois pas, comme les femmes de cette contrée, à la vertu régénératrice des chapelets et à la puissance absolutrice des scapulaires. Leur piété est quelque chose qui les repose, qui les rafraîchit et qui les endort. J'ai une trop grande idée de Dieu et du culte qu'on lui doit pour le servir machinalement, pour le prier avec des mots arrangés d'avance et appris par cœur.
G. Sand, Lélia,1833, p. 207. − Domaine jur.,décision absolutrice (Lar. encyclop.). Rare. Synon. plus usité en dr. absolutoire. Rem. Ac. Compl. 1842 note : ,,absoluteur, s. m. (V. lang.)``. II.− Substantif : 4. Le succès, pour certaines gens est l'absoluteur des pires moyens.
Nouv. Lar. ill. Prononc. ET ORTH. − Cf. absoudre. Étymol. − 1788 adj. « qui accorde l'absolution, fait pardonner (en parlant d'un bien matériel) » (Mercier, Tabl. Paris, 11, 158 ds Quem. : L'on pardonne... tant l'or est absoluteur).
Dér. de absolution*; suff. -eur*.
HIST. − Sous ses 3 formes (adj. masc. et fém.; subst.), néol. qq. peu gratuit : en tant qu'adj. notamment, absoluteur, -trice en concurrence avec l'adj. anc. absolutoire qui joue un rôle modeste mais précis et utile dans la lang. jur. (cf. absolutoire, hist.). Cf. 1788, Mercier ds étymol. et 1801, Id., Néologie, I, p. 3. (ex. 1). STAT. − Fréq. abs. litt. : 1. |