| ABROGATION, subst. fém. DR. Action d'abroger (une loi) : 1. ... le maître actuel des Français (...) a conservé toutes les lois qu'elle a promulguées. Il a toujours éludé l'abrogation de ces lois, qu'il avait souvent promise. Il s'est donné parfois le mérite de suspendre leur exécution, mais il s'en est réservé l'usage,...
B. Constant de Rebecque, De l'Esprit de conquête et de l'usurpation,1813, p. 239. 2. M. le président. − Je fais observer à la chambre que je défends une loi régulièrement votée et promulguée. Qu'on en propose l'abrogation! Mais tant qu'elle existera elle est la loi et je la ferai respecter.
M. Barrès, Mes cahiers,t. 6, 1908, p. 276. Prononc. : [abʀ
ɔgasjɔ
̃]. Enq. : /abʀogasiõ/. Étymol. − Corresp. rom. : prov. abrougacioun, abrougacien; ital. abrogazione; esp. abrogación; port. abrogação; cat. abrogació.
Av. 1356 « action d'annuler un texte jur. ant. », terme jur., trad. (Bersuire, Tite-Live, fo342a ds Gdf. Compl. : l'abrogacion et revocacion de la loy); 1461 Lettres d'abrogation « lettres déclarant nul un acte jur. ant. » (Ord., XV, 305, ibid.).
Empr. au lat. abrogatio « action d'annuler un texte jur. ant. », terme jur., dep. 68-44 av. J.-C., Cicéron, Epistulae ad Atticum, III, 23, § 2 ds TLL s.v., 136, 82 : ... lex..., quae non ipsa se saepiat difficultate abrogationis; cf. lat. médiév. id., fin xies., Epistolae Ratisbonenses, 9, p. 317, 25 ds Mittellat. W. s.v., 41, 32 : Lex... sine omnium abrogatione.
HIST. − Voir hist. de abroger. STAT. − Fréq. abs. litt. : 12. BBG. − Barr. 1967. − Blanche 1857. − Bouyer 1963. − Marcel 1938. − Pol. 1868. − Réau-Rond. 1951. − Théol. cath. t. 1 1909. |