| AB OVO, loc. adv. lat. [Dans les loc. (re)prendre une affaire, une question, un récit ab ovo] Depuis l'origine, depuis le commencement : 1. ... cette conférence tant demandée le 4, je ne pus l'obtenir que le 8 (...) J'y repris l'affaire ab ovo...
P.-A. Beaumarchais, Époques,1793, p. 189. 2. Cette manière de prendre toutes les questions ab ovo comme si on avait affaire à des écoliers, on l'appelle sans doute dans l'opposition de la clarté.
P. Mérimée, Lettres à V. Le Duc,1870, p. 106. Prononc. : [abɔvo]. Étymol. ET HIST. − Ca 1610 et sqq. loc. adv. « depuis l'orig. » (E. Pasquier,
Œuvres, II, 625, Lettre à Louys de Saincte Marthe : ... Je vous diray franchement, que ce fut un miracle, je dy un miracle très-exprès de Dieu, que je vous veux raconter ab ovo). [En ital. dans le texte].
Lat. ab ovo empl. par Horace pour désigner a) l'orig. de la vie [l'œuf de Léda, d'où naquit Hélène, cause de la guerre de Troie] ds Ars poét., 147 ds Forc. s.v. ovum : Nec gemino bellum Trojanum orditur ab ovo; b) le 1erservice du repas ds Sat. 1, 3, 6 ibid : si collibuisset, ab ovo Usque ad mala citaret : « Io Bacche » [= du début à la fin du repas]. L'emploi fr. semble plutôt se référer à la notion de « principe, d'orig. de la vie », mais est plus prob. encore une création sav. du xviies. |