| AÉTITE, ÆTITE, subst. fém. MINÉR. Variété de peroxyde de fer hydraté ou d'ocre jaune à forme de géode, appelée vulgairement pierre d'aigle et considérée autrefois comme douée de vertus thérapeutiques : L'ætite, ou pierre d'aigle, se présente en masses globuleuses de la grosseur d'un œuf, renfermant assez souvent un noyau central détaché et mobile. Son nom vient de l'opinion très ancienne que les aigles portaient cette pierre dans leur nid pour faciliter la ponte. Cette ridicule croyance avait fait attribuer à l'ætite des propriétés thérapeutiques merveilleuses, pour faciliter les accouchements.
Lar. 19e. Prononc. : [aetit]. − Rem. L'ensemble des dict. du xixes. transcrivent : aetit; seul Gattel 1841 transcrit : é-ti-te. Étymol. ET HIST. − xvie(1565?) aëtite « sorte de minéral, dite pierre d'aigle » (Du Pinet, Trad. de Dioscoride, v. 118 ds DG : On appelle pierre d'aigle l'aëtite, parce que quelquefois on la trouve es nids des aigles); 1587 « id. » (J. Du Chesne, Gd Miroir du Monde, IV, p. 143 ds Hug. : L'Aëtite, qu'on croit grillotant estre enceint, Sert à l'enfantement, sur la cuisse estant ceint).
Empr. au lat. aetites « pierre d'aigle qui se trouve dans l'aire de l'aigle » (Pline, Nat., 10, 12, ds TLL s.v., 1160, 10 : aquilarum generi inaedificatur nido lapis aëtites, quem aliqui dixere gagiten, (-aten R2) ad multa remedia utilis, nihil igne deperdens), empr. lui-même du gr. α
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ς] « aétite, pierre qu'on trouvait, disait-on, dans les nids d'aigle » formé sur le rad. de α
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ς « aigle » (Dioscoride, 5, 161 ds Bailly). − Rem. xiies. échite, pierre précieuse, mentionné par DG s.v. Aétite, est un autre mot (lat. echitis, du gr. ε
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ς] « pierre vipérine », espèce d'agate?). BBG. − Bél. 1957. − Boiss.8. − Laborde 1872. − Littré-Robin 1865. − Mots rares 1965. − Nysten 1814-20. − Perraud 1963. − Plais.-Caill. 1958. − Prév. 1755. − Privat-Foc. 1870. |