| VOLAPÜK, subst. masc. A. − Langue internationale artificielle supplantée par l'espéranto. Cette évolution (vers des institutions à caractère supranational) est grosse d'une mortelle menace pour notre pays (...). notre langue sera éliminée (...) et il est vraisemblable que les inscriptions sur nos monuments seront traduites en «volapük» (Le Monde, 6 févr. 1979ds Gilb. 1980). B. − P. ext., rare. Langue naturelle servant de langue de communication entre des communautés linguistiques différentes. [Léon Daudet] parle spirituellement (...) de la rapidité avec laquelle les produits matériels passent d'un pays dans l'autre et de la lenteur avec laquelle se transmettent les produits intellectuels, ce qu'il explique un peu par l'abandon de la langue latine, de cette langue universelle, qui était le volapük d'autrefois entre les savants et les littérateurs de tous les pays (Goncourt, Journal, 1892, p. 232). C. − Péj. Langage plus ou moins incompréhensible. Synon. jargon, charabia. − « Elle ne disait pas très bien les vers? » hasarda l'ami de Bloch pour flatter Rachel, qui répondit: « Oh! çà, elle n'a jamais su en dire un; c'était de la prose, du chinois, du volapük, tout, excepté un vers » (Proust, Temps retr., 1922, p. 1003). Prononc.: [vɔlapyk]. Étymol. et Hist. 1887 p. métaph. pour désigner quelque chose de faux, d'artificiel, ici un faux-cul (Hogier-Grison, Monde où l'on vole, p. 232); 1889 (Macé, Mes lundis, p. 248). Terme forgé par le prêtre all. de la région de Constance Johann Martin Schleyer [1831-1912], qui inventa le lang. ainsi désigné. Formé de vol, issu p. altér. de l'angl. world « monde », d'une voy. de liaison -a-, et de pük, issu p. altér. de l'angl. speak (forme de to speak « parler »), ce mot fut répandu vers 1880 (v. NED et Brockhaus Enzykl.). |