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VILLA, subst. fém.
A. − HISTOIRE
1. [Dans la Rome antique, puis en Gaule romaine, carolingienne et mérovingienne] Domaine de grands propriétaires terriens comprenant des terres, des bâtiments agricoles et parfois une maison de plaisance.Villa franque, gallo-romaine. J'habitois avec Augustin et Jérôme la Villa de Constantin, bâtie sur le penchant du mont Pausilippe (Chateaubr., Martyrs, t. 1, 1810, p. 242).Les Villas de Charlemagne (Logos).
2. [En Italie] Riche maison de plaisance (ou édifice qui le fut jadis). Villa d'Este, à Tivoli. Oswald et Corinne terminèrent leur voyage de Rome par la villa Borghèse, celui de tous les jardins et de tous les palais romains où les splendeurs de la nature et des arts sont rassemblés avec le plus de goût et d'éclat (Staël, Corinne,t. 1, 1807, p. 250).La villa Médicis où, bientôt vont refleurir les espoirs de l'art français (De Gaulle, Mém. guerre,1956, p. 234).
B. − [De nos jours]
1. Synon. de pavillon.
a) [Corresp. à pavillon A 4 b] Maison individuelle de plaisance, située dans un lieu de villégiature (mer, station thermale...). Villa au bord de la mer, sur la Côte d'Azur; villa à louer; se faire construire, posséder une villa. Des villas d'été maintenant boudeuses, désertes, volets hermétiques devant la mer hivernale hostile aux hommes (Hamp, Marée,1908, p. 34).
Villa (les) pieds dans l'eau. V. pied 1reSection I B 1 c β.
b) [Corresp. à pavillon A 4 d] Maison individuelle d'habitation, généralement élégante et entourée d'un jardin, située à la campagne ou dans la banlieue d'une grande ville. Villas de la banlieue parisienne; habiter, vivre dans une villa. Dans les massifs luisants des orangers et des citronniers (...) on apercevait des habitations, genre petites villas de banlieue, simples, prétentieuses ou coquettes (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 95).
Rem. Dupré 1972 villa désigne en gén. une construction plus cossue et plus élégante que le simple pavillon.
2. P. méton. Voie, impasse privée bordée (à l'origine) de maisons individuelles. (Dict. xxes.).
3. Argot
a) Arg. des prisons. ,,Ma villa, la prison où je suis envoyé (un détenu, 1928)`` (Esn. 1966). Villa des illusions. ,,Prison de la Santé`` (Sandry-Carr. 1963).
b) ,,Hôpital où sont soignées les filles vénériennes`` (Carabelli, [Lang. pègre], s.d.).
Prononc. et Orth.: [vil(l)a]. [ll] dans les dict., sauf Lar. Lang. fr. [l(l)] et Warn. 1968 [ll] soutenu, [l] cour. Att. ds Ac. dep. 1835. Plur. des villas. Étymol. et Hist. 1. 1743 « riche maison de plaisance italienne agrémentée d'un parc » ici, à Rome (Bibl. Britannique, t. 202, p. 114 ds Fonds Barbier); 2. 1810 « dans la Rome antique, vaste domaine rural comprenant les terres et les bâtiments » (Chateaubr., loc. cit.); 3. 1821 « maison de campagne entourée d'un jardin » (Hugo, Corresp., p. 327). Mot ital. att. au sens 1 dep. déb. xives. (trad. de P. de Crescenzi d'apr. Cort.-Zolli), du lat. villa (ville*). Fréq. abs. littér.: 1 030. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 578, b) 1 460; xxes.: a) 1 880, b) 1 974. Bbg. Bruppacher (V.). Zur Geschichte der Siedlungsbezeichnungen im Galloromanischen. Vox rom. 1962, t. 21, pp. 1-48. − Dubled (H.). Qq observations sur le sens du mot villa. Le Moyen Âge. 1963, t. 59, pp. 1-10. − Greimas (A.-J.). Nouv. dat. Fr. mod. 1952, t. 20, p. 308. − Hope 1971, p. 366.