| SYMBIOSE, subst. fém. A. − BIOL. Association durable entre deux ou plusieurs organismes et profitable à chacun d'eux. Symbiose bactérienne, microbienne. Un lichen est la symbiose d'une algue et d'un champignon (Ac.1935).Cette levure dédouble le lactose à l'aide d'une lactase et le fait fermenter en contribuant par sa symbiose avec une bactérie, à la production de la boisson nommée kéfir (Wurtz, Dict. chim., 2esuppl., t. 4, 1901, p. 113).Il y a d'abord les interactions des vivants entre eux (...). On connaît moins les innombrables cas de parasitisme, de symbiose, de commensalisme où se marquent des dépendances localisées mais absolues (Combaluzier, Introd. géol., 1961, p. 63). ♦ En symbiose. Microbe en symbiose dans une infection. Coraux (...) vivant en symbiose avec des algues (J.-M. Pérès, Vie océan, 1966, p. 136). B. − Au fig. 1. Fusion, union de plusieurs choses; association étroite et harmonieuse entre des personnes ou des groupes de personnes. Symbiose entre qqc. et qqc.; symbiose de l'information et de la publicité. Une fois éliminés les préjugés des siècles obscurs, le problème de la symbiose entre Juifs et Gentils pouvait trouver sa solution dans un esprit de libéralisme (Philos., Relig., 1957, p. 48-12).Il faut donc créer et promouvoir une véritable symbiose entre la recherche et l'action (B. Schwartz, Pour éduc. perman., 1969, p. 86). ♦ En symbiose. En étroite communauté d'idées et d'intérêts. Vivre en symbiose avec qqn. P. métaph. Une pareille juxtaposition d'œuvres apparemment hétérogènes signifie-t-elle que gnose païenne et gnose chrétienne ont réellement vécu en symbiose (...)? (Philos., Relig., 1957, p. 42-10). 2. PSYCHOGÉNÉT. Relation de dépendance naturelle entre l'enfant et sa mère, qui normalement se rompt par étapes pour aboutir à l'autonomie de l'homme ou de la femme adulte (d'apr. Cardon-Mermet 1982). La jalousie de l'enfant ne s'adresse pas au père en tant que père, mais à l'homme qui menace sa symbiose avec la mère (Traité sociol., 1968, p. 408). Prononc. et Orth.: [sε
̃bjo:z]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. [1888 d'apr. Cottez 1982] 1890 biol. (Lar. 19e); 1920 fig. Françoise vivait avec nous en symbiose (Proust, Guermantes 1, p. 19). Empr. au gr.
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ς « vie en communauté », dér. de σ
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ν « vivre avec », de σ
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ν « avec » et β
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ν « vivre » (dér. de β
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ς « vie »); en angl. dès 1622 au sens de « vie en communauté », et comme terme de biol. en 1877 (NED), ainsi qu'en all. en 1879 (Brokhaus Enzykl.). Fréq. abs. littér.: 27. Bbg. Quem. DDL t. 20. |