| SESSION, subst. fém. I. − Vx. Position de celui qui est assis. Si, pendant le jour, un repos plus long lui est nécessaire, il ne s'y livre jamais que dans l'attitude de session; il se refuse au sommeil, à moins qu'il n'y soit invinciblement entraîné, et se garde bien surtout d'en contracter l'habitude (Brillat-Sav., Physiol. goût, 1825, p. 216). II. A. − DR. Période pendant laquelle une assemblée délibérante tient séance. Ouverture, clôture d'une session; session du conseil général; les sessions de l'O.N.U. Chaque session à l'ouverture du parlement, les ministres lisaient aux chambres silencieuses et attendries, le bulletin de la santé du Roi (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 528).L'Assemblée a même décidé, lors de sa session d'avril 1959, la constitution d'une commission spéciale temporaire chargée uniquement d'une mission d'études et d'informations dans les Pays et Territoires d'outre-mer (Ginestet, Ass. parlem. eur., 1959, p. 100). − En partic. ♦ DR. CONSTIT. Période pendant laquelle se réunit le Parlement: Le Parlement se réunit de plein droit en deux sessions ordinaires par an. La première session s'ouvre le 2 octobre, sa durée est de quatre-vingt jours. La seconde session s'ouvre le 2 avril, sa durée ne peut excéder quatre-vingt-dix jours. Si le 2 octobre ou le 2 avril est un jour férié, l'ouverture de la session a lieu le premier jour ouvrable qui suit. (...) Le Parlement est réuni en session extraordinaire à la demande du Premier Ministre ou de la majorité des membres composant l'Assemblée nationale, sur un ordre du jour déterminé.
Constitution de 1852 dsDoc. hist. contemp., p. 208. ♦ DR. CIVIL, DR. PÉNAL. Période pendant laquelle siègent certaines juridictions non permanentes. Session du tribunal paritaire des baux ruraux. Duveyrier se plaignait d'être assesseur dans la prochaine session de la cour d'assises (Zola, Pot-Bouille, 1882, p. 313). B. − P. anal. Période pendant laquelle une activité s'exerce. Session de formation. Tous les moyens sont mis en œuvre pour arriver à ce but: théâtre, radio, stages, sessions d'études (Cacérès, Hist. éduc. pop., 1964, p. 11). − Spécialement ♦ ENSEIGN. Période de l'année pendant laquelle siège un jury d'examen. Session de juin, d'octobre. Il n'a nullement réduit la proportion des succès par comparaison aux résultats des deux anciennes sessions. Et si des candidats ne sont pas appelés à l'oral de contrôle, en raison de l'extrême faiblesse des notes obtenues à la session normale, ils n'auraient pas davantage été appelés à l'essai de la deuxième chance en automne (Capelle, Éc. demain, 1966, p. 150). ♦ RADIO, TÉLÉV. ,,Tranche horaire d'émission correspondant à une audience particulière`` (cfpj Presse 1982). ♦ TÉLÉINFORMAT. ,,Durée pendant laquelle deux utilisateurs d'un réseau peuvent communiquer entre eux`` (Delam. Télém. 1979). Le dialogue entre une application et un terminal se déroulera à l'intérieur d'une session (Delam. Télém.1979). C. − DR. CANON. Chacune des périodes pendant lesquelles un concile œcuménique ou un synode épiscopal délibèrent. La première, la seconde session; Vatican II s'est tenu en quatre sessions. J'ai donné aujourd'hui même à dîner à tout le conclave. Demain je reçois la grande-duchesse Hélène. Le mardi de Pâques, j'ai un bal pour la clôture de la session (Chateaubr., Mém., t. 3, 1848, p. 521). Prononc. et Orth.: [sεsjɔ
̃], [-se-]. Warn. 1968, Martinet-Walter 1973 [sε-], [se-], Martinet-Walter 1973 dans la proportion de 10 à 7. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. a) 1remoit. xiies. sessïun « fait d'être assis » (Psautier d'Oxford, 138, 1 ds T.-L.); ca 1200 (Moralités sur Job, 310, 36, ibid.); b) 1574 [éd.] « position de celui qui est assis » (Amyot, Comm. lire les poët., 22, Œuvr. mor. de Plut. ds Gdf.), attest. isolée, à nouv. 1825 (Brillat-Sav., op. cit., p. 271: on revient à l'ancienne manière de manger en état de session), chez cet aut. (v. p. 172), d'où dans la lexicogr. de Lar. 19eSuppl. 1878 à Lar. 20equi le citent; 2. a) ca 1440 liégeois « séance d'une assemblée qui délibère » puble session (J. de Stavel., Chron., p. 436 ds Gdf. Compl.); 1462 faire session (Parlement génér. de Bretagne tenu à Vannes ds Dom H. Morice, Mém. pour servir ... à l'hist. de Bretagne, t. 3, p. 8); b) 1680 « séance du concile » (Rich.); c) 1867 éduc. les examinateurs de la session d'octobre (Flaub., Corresp., p. 131); 3. 1657 « temps pendant lequel un corps délibérant est assemblé » les assises ou sessions ordinaires (Du Gard, Nouv. ordinaires de Londres, p. 1410 ds Bonn., p. 185). Empr. au lat. class.sessio (formé sur le supin sessum de sedere « s'asseoir »), « action de s'asseoir; audience d'un prêteur; pause, halte »; le sens 3 est empr. à l'angl. session, att. en 1553 en ce sens (ds Burnet, Hist., Ref. Rec. II. I. LVI. [1681] 225 ds NED: four general Sitting or Sessions in the Year), lui-même empr. en 1386, soit à l'a. fr. session, soit directement au lat. sessio « séance », car le fr. disait en ce sens séance, mot prôné par Miege et Fér. mais qui fut détrôné à la Révolution (Décrets du 17 juin 1789 et du 30 juin 1790; cf. aussi Rey-Gagnon Anglic.). Fréq. abs. littér.: 228. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 687, b) 301; xxes.: 148, b) 131. Bbg. Boulan 1934, p. 122. − Gohin 1903, p. 330. − Ranft 1908, p. 58. |