| * Dans l'article "RADIATION2,, subst. fém." RADIATION2, subst. fém. A. − PHYSIQUE 1. Émission et propagation d'énergie dans l'espace ou dans la matière sous forme d'ondes électromagnétiques ou de particules; p. méton., énergie ainsi émise et propagée. Fréquence, longueur d'onde, période d'une radiation; radiations électromagnétiques, corpusculaires; radiations infrarouges, ultraviolettes. Quand les Curie eurent découvert le radium, on vit que tout corps radio-actif était une source inépuisable de radiation (H. Poincaré, Valeur sc., 1905, p. 198).[Les] « panspermistes » (...) pensent que les germes vitaux sont en état de « vie latente », et ainsi peuvent résister à l'action des radiations de faible longueur d'onde qui, venues des étoiles, sillonnent les espaces (J. Rostand, La Vie et ses probl., 1939, p. 191): 1. Pour la dose maximum admissible pour les travailleurs professionnellement exposés, la norme adoptée est environ vingt fois supérieure à la dose moyenne que les populations des pays développés reçoivent par radiation naturelle et examens médicaux aux rayons X.
Goldschmidt, Avent. atom., 1962, p. 224. − Littér. Émission de rayons lumineux. On sera tenu de faire badigeonner les façades des maisons avec la substance phosphorescente, et leur radiation éclairera les rues (Flaub., Bouvard, t. 2, 1880, p. 191). 2. En partic. a) Radiation ionisante. V. ionisant rem. s.v. ioniser ex. b) Radiation monochromatique*. c) Radiation parasite. Radiation secondaire due à l'effet d'une radiation initiale (d'apr. Pir. Atom. 1959). d) Radiation visible. Radiation de longueur d'onde comprise entre 0,4 et 0,8 microns, visible sous forme d'une lumière monochromatique dont la couleur dépend de sa longueur. La photographie a permis de découvrir des astres qui n'émettent pas de radiations visibles, mais qui sont encore assez chauds pour fournir une émission (...), capable d'impressionner des plaques infrarouges (Prinet, Phot., 1945, p. 108). e) Pression de radiation. Pression, infime mais décelable, exercée par les radiations lumineuses sur les corps qu'elles rencontrent. L'existence de la pression de radiation a été rattachée par Bartoli à la loi de Stefan, au moyen de considérations thermodynamiques et indépendamment de toute hypothèse sur la nature électromagnétique de la lumière (H. Poincaré, Hyp. cosmogon., 1911, p. 241).Le rayonnement est comparable à un gaz: il est homogène, il a une température T, il occupe un volume V et il exerce une pression uniforme P sur les parois de l'enceinte qu'il remplit. Cette pression, c'est la « pression de radiation » (L. de Broglie, Théorie quanta, 1959, p. 80). B. − 1. ASTRON. Radiation cosmique, souvent au plur. Radiation d'une grande énergie, très pénétrante, qui atteint la terre en provenance de l'espace extraterrestre. Le biologiste Friesen, au cours d'un vol stratosphérique qui a duré plusieurs heures, a soumis des mouches du vinaigre à une radiation cosmique beaucoup plus intense que celle qui parvient à la surface de la terre (J. Rostand, La Vie et ses probl., 1939, p. 172).Une station habitée de cette nature servira d'abord (...), à compléter (...) les connaissances humaines sur les conditions futures des « percées » en profondeur vers le système solaire, par l'étude directe des radiations cosmiques formant la double ceinture, dite de Van Allen, autour du globe, des pluies de météorites, des « tempêtes solaires » (Combat, 15 avr. 1961, p. 10, col. 5 ds Guilb. Astronaut. 1967). 2. BIOL. Radiation adaptative, radiation évolutive. Chacune des lignes divergentes selon lesquelles a évolué un organe animal ou végétal le long des divers phylums, et qui a pour but l'adaptation de l'espèce ou des groupes à un milieu ou à un mode de vie particulier. Les acquisitions de ventouses, de sabots, de griffes rétractiles, etc., sont des radiations adaptatives de l'extrêmité des doigts (GDEL). 3. MÉD., au plur. Radiation pouvant avoir un effet particulier sur l'organisme et utilisé à des fins thérapeutiques. Nous disposons pour le traitement du cancer du rectum de deux armes essentielles: la chirurgie et les radiations (Quillet Méd.1965, p. 170). 4. PHYS. DU GLOBE. Quantité d'énergie reçue en un lieu donné, dans un temps donné. Radiation effective, radiation nocturne (Lar. encyclop.). ♦ Radiation solaire. Énergie rayonnante émise par le soleil. La montée universelle du flux vivant est due à la radiation solaire (Pesquidoux, Livre raison, 1928, p. 18): 2. ... le même organisme qui aurait emmagasiné directement l'énergie de la radiation solaire l'aurait dépensée en mouvements libres dans l'espace. Et c'est pourquoi nous devons présumer que les premiers êtres vivants ont cherché, d'une part à accumuler sans relâche de l'énergie empruntée au soleil et, d'autre part, à la dépenser d'une manière discontinue et explosive par des mouvements de locomotion...
Bergson, Évol. créatr., 1907, p. 117. ♦ Radiation globale. Somme de la radiation solaire directe et de la radiation diffuse émanée par l'atmosphère. Les mesures du rayonnement solaire direct donnent (...) des résultats moins précis que celles de la radiation globale (Maurain, Météor., 1950, p. 33). 5. OCCULT. Rayonnement magnétique, force subtile pouvant émaner de certains êtres humains et se transmettre à d'autres. On peut essayer de former l'idée d'une police par radiations, qui serait avertie de tout crime et de toute pensée de crime avant le moindre signe extérieur et le moindre commencement d'exécution (Alain, Propos, 1932, p. 1096): 3. Ceux mêmes qui ne la connaissaient pas étaient avertis par quelque chose de singulier et d'excessif − ou peut-être par une radiation télépathique (...) − que ce devait être quelque personne connue.
Proust, Swann, 1913, p. 420. 6. PÉTROL. ,,Partie d'un four de raffinage qui utilise la chaleur radiante ou rayonnée directement de la flamme des brûleurs`` (GDEL). REM. Rad, subst. masc.,sc. Unité d'irradiation correspondant à 100 ergs d'énergie absorbée par gramme de matière irradiée (d'apr. Adr.-Legr. 1981). Prononc. et Orth.: [ʀadjasjɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1472 radiacion « émission de rayons lumineux » (Guillaume Leseur, éd. H. Courteault, t. 1, p. 31); 1839 phys. radiation (Biot et Becquerel, Sur la nature de la radiation émanée de l'étincelle électrique ds C.r. de l'Ac. des sc., t. 8, p. 223); 1890 « ensemble des éléments constitutifs d'une onde électromagnétique lumineuse, etc. qui se propage dans l'espace » (Lar. 19eSuppl.). Empr. au lat.radiatio, -onis « rayonnement, éclat lumineux », dér. du verbe radiare, v. radiant. STAT. − Radiation1 et 2. Fréq. abs. littér.: 132. |