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LAITON, subst. masc.
Alliage de couleur jaune, très ductile et malléable, de cuivre et de zinc en proportions variables, employé dans l'industrie, en décoration et dans la fabrication de bijoux. Synon. cuivre jaune.Il cite comme un exemple, entre beaucoup d'autres, la fabrication des épingles. Chacun des ouvriers qui s'occupent de ce travail ne fait jamais qu'une partie d'une épingle. L'un passe le laiton à la filière, un autre le coupe, un troisième aiguise les pointes (Say, Écon. pol.,1832, p. 92).Elle portait au doigt un petit anneau que sa mère lui avait donné; il était de laiton, autrement appelé aurichalque (France, J. d'Arc, t. 1, 1908, p. 524):
Les plots de raccordement ne sont pas des bornes à vis. Ce sont des petites languettes de laiton étamé appelées étoiles de raccordement enfilées sur des tiges de fer et isolées de la tige et entre elles par des tubes et rondelles d'ébonite... A. Leclerc, Télégr. et téléph.,1924, p. 213.
SYNT. Laiton argenté, doré, nickelé, ordinaire; laitons spéciaux; barrette, crochet, douille, étui, plaque, ressort, treillage, tube de laiton; laiton de corroyage, de fonderie, de premier titre, de second titre; tréfiler du laiton.
En partic. Fil de laiton. Laiton étiré, généralement recouvert de papier ou d'étoffe. Les fils de laiton − plus couramment « laitons » − sont très employés en mode (J. Coulon, Technol. gén. modiste,1951, p. 13).
P. métaph. La bergeronnette avec ses petites pattes en fil de laiton (Renard, Journal,1908, p. 1186).Il n'était pas vilain, ce maigrichon, avec sa mine d'oiseau qui rentre la tête dans le jabot, ses prunelles presque beiges, ses boucles de laiton (H. Bazin, Lève-toi,1952, p. 84).
En appos. avec valeur d'adj. Cette espèce, rougeâtre, brunâtre, quelquefois jaune laiton ou irisée, forme des grains cristallins (Lapparent, Minér.,1899, p. 460).
Prononc. et Orth. : [lεtɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1170-80 laton (Guillaume de St Pair, Mont Saint Michel, éd. P. Redlich, 3523); ca 1220 laiton (Comte Poitiers, éd. B. Malmberg, 1390). Empr. à l'ar.lāṭūn « cuivre », et celui-ci au turc altun [orth. mod. altι ] « or » (et dans certains dial. turco-tatares et mongols : « cuivre »). Cf. le lat. médiév. d'Espagne allatone (832 à Aguilar de Campóo (?) ds Du Cange, s.v. allato), allaton (852 Serrano, Cartulario de San Millán de la Cogolla, p. 6 cité par Steiger ds Festschrift Jud, 1943, p. 630, 15), empr. à l'ar. avec agglutination de l'art. al- (v. Lok. no61; Cor., s.v. latón I; FEW t. 19, pp. 106-107). Fréq. abs. littér. : 96.
DÉR.
Laitonner, verbe trans.Garnir de fils de laiton. Laitonner une forme de chapeau; tulle laitonné. Élise portait une charlotte rose à grand nœud laitonné blanc (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 411).Technol. Faire déposer par électrolyse une fine couche de laiton sur (une pièce). Les métaux usuels, sauf l'aluminium, peuvent être laitonnés sans aucune difficulté (Gasnier, Dépôts métall.,1927, p. 361).On dit aussi laitonniser (Quillet 1965). [lεtɔne]. Att. ds Ac. 1935. 1resattest. 1419 latonné « recouvert d'une couche de laiton » (Preuves pour servir à l'hist. du meurtre de Jean sans Peur apr. J. de Paris sous le règne de Charles VI et Charles VII p. 310 ds Havard : un esperon noir à molette dorée ou latonnée), 1467 laitonné (Libr. des ducs de Bourgogne, Bibl. prototyp. no1240 ds Gay, s.v. cloant : fer laitonné), attest. isolées, à nouv. en 1845 laitonner « garnir de laiton, de fil de laiton » (Richard Suppl.), 1867 laitonné « garni de fil de laiton » (Littré); de laiton, dés. -er.