| G, g, subst. masc. La septième lettre de l'alphabet. Un exemplaire de cette lettre. Le g ne se rencontre devant le g, le d et l'm que dans les mots de la langue savante; il se rencontre devant l'n, soit dans la langue vulgaire, soit dans la langue savante (ThurotPrononc. t. 2 1883, p. 344).A. − [L'attention porte plus partic. sur la valeur de la lettre, ou plus partic. sur le signe graphique] :
1. Le g, qui ne fut jamais senti dans Magdeleine [l'attention porte sur la valeur], a fini par disparaître même de l'écriture [l'attention porte sur le caractère].
Beaul. t. 1 1927, p. 331. B. − [L'attention porte plus partic. sur la silhouette du caractère] Les lettres qui sortent de votre plume ne me sont point étrangères (...). Ce G vient de notre gimel, au cou de chameau [allus. à un caractère de l'alphabet phénicien, ancêtre présumé de notre c et, par là même, de notre g] (A. France, Jard. Épicure,1895, p. 174). C. − [La lettre, désignée en tant que telle, renvoie à des mots (ou à des noms propres) dont elle est l'initiale] Gros, Guérin, Girodet, Gérard, les quatre G, comme on disait alors (Gautier, Guide Louvre,1872, p. 4). D. − [La lettre, désignée en tant que telle, se trouve investie d'un sens hermétique dont elle offre en même temps la clef : la soustraction du g de cogites, sans autre changement, révèle coït] :
2. Mgr Pou, mauvais époux,
Tu cogites sans cesse.
Pas tant de g pour la Princesse :
Fais-lui des petits Pous.
Toulet, Contrerimes,1920, p. 20. E. − [Épellation des lettres d'un mot, d'un signe abréviatif ou d'un signe d'ordre] 1. [L'épellation est l'exception : dans le mot, la lettre a naturellement sa valeur] Un gage : gé, a, gé, e. 2. [L'épellation est la règle] a) [Signes abréviatifs (la lettre renvoie au terme en cause, dont elle constitue l'initiale)] − G.Q.G. : gé, ku, gé, ou, par substitution des termes en cause, grand quartier général : 3. À cette première lettre, j'en joignais une autre manuscrite, ainsi conçue :
« Au G.Q.G., le 4 septembre 1914.
« Mon cher camarade, (...) »
Joffre, Mém., t. 1, 1931, p. 377. − [Lorsque la succession des lettres s'y prête, la prononc. par la valeur des lettres l'emporte] GRECO, gé, erre, e, sé, o, ou, par substitution, des termes en cause, groupement de recherches coordonnées, ou, plus fréquemment, selon la valeur des lettres, [gʀeko] (le sigle est constitué, à cet effet, des deux premières lettres de chaque mot, avec le télescopage de deux r mitoyens). − g, ,,le nombre qui exprime l'accélération due à la pesanteur en un lieu considéré. À Paris, g = 981 cm/s2`` (Quillet 1965), gé, sans substitution possible du terme en cause, gravitation (g, unité de masse, à l'égard duquel la substitution est obligatoire, gramme, ne s'épelle pas ordinairement : 50 g se dit 50 grammes). b) [Signes d'ordre (la lettre a une signification analogique, en tant qu'élément d'un ensemble ordonné linéairement, l'alphabet, sans que le sens : e, f, g plutôt que g, f, e, ni l'ordre lui-même comptent nécessairement)] − (La cote) G, gé. ,,On inventorie les choses, selon leur valeur décroissante, de A à F; la cote G va au bibelot qu'on empoche, non sans penser j'ai `` (Esn. 1966). Un lourd commissaire-priseur qui avec la cote G jeta les fondements d'une grande fortune (Fournier-Verneuil, 1826ds Larchey, Dict. hist. arg., 1878, p. 119) : 4. ... gens incompris qui vivent dans une admirable insouciance du luxe et du monde, restant des journées entières à fumer un cigare éteint, ou venant dans un salon sans avoir toujours bien exactement marié les boutons de leurs vêtements avec les boutonnières. Un jour, après avoir longtemps mesuré le vide, ou entassé des X sous des Aa-Gg, ils ont analysé quelque loi naturelle et décomposé le plus simple des principes...
Balzac, Peau chagr.,1831, p. 235. Rem. 1. Sans article en fonction de sujet, G est la lettre se désignant elle-même, graphiquement sinon phoniquement, dans : G, de même que C, garde ses deux valeurs (Beaul. t. 1 1927, p. 301). 2. Les fonctions des signes abréviatifs et des signes d'ordre en tant que tels ne sont pas celles du substantif qui est le nom de la lettre servant à l'épellation. Prononc. et Orth. : [ʒe]. ,,[On le] nomme Gé, suivant l'appellation ancienne et usuelle, et Ge, suivant la méthode moderne`` (Ac. 1835, 1878). L'appellation ,,moderne`` (v. aussi Gattel 1841, Lar. 19e-20e, Guérin 1892, DG, Rob., Quillet 1965) est en réalité la désignation, au point vocalique près, de la lettre par la valeur, dont la tradition remonte à Lancelot. − On trouve, pour la transcr. conventionnelle du nom, [ʒe] : gé, ou jé (Gattel 1841, Littré, DG, Lar.); pour l'appellation ,,moderne`` : [ʒ
ə], ge, ou je (Gattel, DG), et [gə], ghe (Lar. 19e, Lar. 20e), gheu (Nouv. Lar. ill.), et gue (Rob.). − La valeur est pour mémoire [g] et [ʒ], sans compter les cas où g est muet : sang, ou vaut [k] : sang et eau (bien que cette liaison ne soit plus gén. considérée comme actuelle). Les valeurs [g] et [ʒ] sont respectivement le ,,son propre`` et le ,,son dérivé`` (Littré; v. aussi Land. 1834), en dépit du nom, gé, jé, ou même ge, je, dans lequel g a tout simplement sa valeur devant e. Voir cependant les hypothèses ghe, gheu, gue. − Fér. 1768 et Fér.. Crit. t. 2 1787 tentent de rendre la valeur du gn de règne en transcrivant reigne, avec une valeur de -ign- comme dans oignon. ,,Mais cet i ajouté n'exprime pas encore tout le son de ce g mouillé.`` Land. 1834 mobilise d'autres ressources en transcrivant rè-gnie, avec pour -gnie une valeur analogue à la valeur de -glie dans Broglie [bʀ
ɔj]. Amorce de la réduction en cours de [ʀ
ε
ɳ] à [ʀ
εnj]? Dans Ac. dep. 1694. Fréq. abs. littér. : 371. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 269, b) 47; xxes. : a) 353, b) 1 110. |