| DOM, subst. masc. [Suivi d'un nom propre ou de l'intitulé d'une fonction] A.− Titre donné à certains religieux, en particulier dans les ordres des bénédictins, chartreux et trappistes. Un jour donc que celui-ci était renfermé... dans la chapelle, dom prieur vint, accompagné de deux anciens du couvent (France, Étui nacre,Jongleur, 1892, p. 104).Je vais vous servir moi-même : je suis dom Justo, le père-portier (T'Serstevens, Itinér. esp.,1933, p. 234): 1. Le grand séminaire était dirigé, je l'ai dit par des Sulpiciens. (...). Ces « messieurs » ont conservé cette désignation dans le sens où on l'employait au xviiesiècle. On disait pareillement : « Messieurs de Port-Royal ». « Monsieur » a ici le sens de « dom » mis devant le nom des religieux de certains grands ordres.
Billy, Introïbo,1939, p. 39. B.− Titre de noblesse ou de courtoisie employé au Portugal (comme on utilise don en Espagne) : 2. Plus encore, au retour d'un long voyage dans le sud, au cours duquel Dom Pedro a consolidé la fidélité monarchique de ces provinces les plus actives de l'ancien Empire, le régent apprend les mesures de rétorsion antibrésiliennes des Cortès portugaises.
P. Chaunu, L'Amérique et les Amériques (de la Préhistoire à nos jours),Paris, Armand-Colin, 1964, p. 215. Rem. La plupart des dict. gén. enregistrent le subst. fém. domerie. ,,Nom que prenaient autrefois certaines abbayes qui étaient des espèces d'hôpitaux`` (Ac. 1835, 1878); et qui étaient des bénéfices ecclésiastiques ,,dont le possesseur portait le titre de dom`` (Lar. 20e). Le fameux hospice d'Autrac était une domerie (Lar. encyclop.). Prononc. et Orth. : [dɔ
̃]. Ds Ac. dep. 1694. Var. don ds Ac. 1762, 1798 (cf. aussi Fér. Crit. t. 1 1787, Land. 1834, Gattel 1841, Besch. 1845). Homon. don, dont. Étymol. et Hist. I. 1527 don « titre honorifique donné à certains ecclésiastiques » (Le Loyal Serviteur [J. de Mailles], Hist. de Bayart, ch. 6 ds Hug.); av. 1615 dom (E. Pasquier, Recherches de la France, VIII, 5, ibid.). II. 1800 dom « titre de courtoisie donné au Portugal » (Lemercier, Pinto, I, 8, p. 24). I empr. à l'ital. don, anc. dom « id. » (dep. xiiie-xives., dom, Testi fiorentini ds Batt.), forme abrégée tirée du lat. class. dominus « maître ». II empr. au port. dom « id. », attesté dep. 994 (doc. lat. médiév. port. ds Mach.), de même orig. que l'ital. (cf. aussi don2). Fréq. abs. littér. : 331. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 568, b) 111; xxes. : a) 1 081, b) 212. |