| DAB(E),(DAB, DABE) subst. masc. Argot A.− Vx ou vieilli. Maître, patron, roi, dieu. C'est notre dab! (notre maître), dit Fil-de-Soie (Balzac, Splend. et mis.,1847, p. 540).Les dabs d'antan trimaient siempre pour la pierre du coësre. Ce qui veut dire : les rois d'autrefois allaient toujours se faire sacrer (Hugo, Misér.,t. 2, 1862, p. 196). ♦ Dab de la cigogne. Procureur général (cf. Larch. 1880, France 1907, Esn. 1966). On vient me chercher de la part du « dab de la cigogne » (du procureur-général) (Balzac, Splend. et mis.,1847p. 582). B.− En partic. et usuel. Père. Synon. vieux.T'as palpé vingt balles de ton dab? (Courteline, Gaîtés esc.,Nouv. malade, 1886, p. 184): Ses sœurs elles restaient à Aubervilliers chez son vieux. Son dabe, il relevait les compteurs pour tous les gaz de la région...
Céline, Mort à crédit,1936, p. 168. − Au plur. Parents. Ce qu'ils me disaient mes dabes, en somme c'était bien raisonnable (Céline, Mort à crédit,1936p. 354).Et je connais bien ses dabs (Simonin, Bazin, Voilà taxi!1935, p. 121). Rem. 1. La docum. atteste le mot comme subst. fém., gén. sous la forme dabe, pour désigner la mère (cf. Le Breton 1960, Esn. 1966, Lar. Lang. fr.). On se parle plus la vieille dabe et moi (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 667). 2. La docum. atteste aussi, au sens B, dabon, subst. masc. Il me tournait le dos, le vieux dabon (Céline, Mort à crédit., 1936, p. 682). Prononc. et Orth. : [dab]. Var. dabe ds Guérin 1892, Lar. 20e-Lar. Lang. fr., Rob., Quillet 1965; dab est noté, seul, ds Lar. 19eet Nouv. Lar. ill. Étymol. et Hist. 1. 1579 dabo « maître » (Larivey, Morfondu, III, 5, éd. Viollet-le-Duc, Anc. théâtre fr., t. V, p. 349); 2. 1725 dabe « maître, père, roi » (Grandval, Le Vice puni, ou Cartouche, p. 93 ds IGLF). Empr., peut-être par l'intermédiaire de l'ital.(Larivey est un auteur italianisant; l'ital. dabo est attesté au xvies. comme terme de jeu d'apr. DEI), au lat. dabo « je donnerai », futur de dare. Fréq. abs. littér. Dab : 50. Dabe : 20. Bbg. Pauli 1921, p. 44. |