| CHARYBDE, subst. masc. [P. réf. au monstre myth. de ce nom, gardien du détroit de Messine, personnifiant le dangereux tourbillon se produisant à cet endroit, et en association avec le monstre Scylla, nom d'un écueil proche, sur lequel venaient se briser les navires qui tentaient d'éviter le tourbillon] − P. métaph. : ... l'auteur reconnut (...) l'impossibilité d'en faire admettre une reproduction fidèle sur notre théâtre, dans l'état d'exception où il est placé, entre le Charybde académique et le Scylla administratif...
Hugo, Préface de Cromwell,1827, p. 41. − Loc. proverbiale fig. Tomber de Charybde en Scylla. En voulant éviter un mal, tomber dans un autre plus grand encore; le remède est pire que le mal. Rem. La docum. fournit une seule attest. de cette loc. pourtant connue sous la forme : être jeté de Charybde en Scylla (cf. Perroux, L'Écon. du XXes., 1964, p. 321). Il est probable que les aut. la fuient dans le souci d'éviter un cliché. Prononc. et Orth. : [kaʀibd]; de Charybde en Scylla [dəkaʀibdɑ
̃sila]. Ds Ac. 1835-1932. Besch. 1845, s.v. Charybde, renvoie à Carybde. Étymol. et Hist. 1269-78 Caribdis nom propre (J. de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 4273); 1552 (Rabelais, Quart Livre, chap. XX : De Scylle en Caryde). Empr. au lat. Charybdis et Scylla, noms d'un gouffre et d'un rocher des côtes de Sicile et du Sud de l'Italie, dans le détroit de Messine (TLL. s.v.), empr. aux noms gr. Χ
α
́
ρ
υ
ϐ
δ
ι
ς et Σ
κ
υ
́
λ
λ
α, associés dans les récits dès l'Odyssée (XII, 244 sqq.). Bbg. Rog. 1965, p. 114. |