| BRAND, BRANT, subst. masc. Vx, ART MILIT. Grosse épée à large et forte lame qui devait se manier à deux mains. Synon. glaive.Vingt chariots remplis de brants d'acier fourbi et d'encens (Quinet, Ahasvérus,1833, 1rejournée, p. 115).Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixeet du xxes. à partir de Ac. Compl. 1842. Prononc. et Orth. : [bʀ
ɑ
̃]. Par ordre de fréq. décroissante : brand (Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Lar. 19e-Pt Lar. 1906, Littré, DG, Guérin 1892, Lar. encyclop., Rob., Quillet 1965 et Lar. Lang. fr.); branc (Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Lar. 19e, Lar. Lang. fr., Guérin 1892, Rob. et Quillet 1965); bran (Ac. Compl. 1842, Lar. 19eet Guérin 1892); brant (Lar. 19eet Guérin 1892). Homon. bran. Étymol. et Hist. Ca 1100 brant « lame d'épée » (Roland, éd. J. Bédier, 1067) − fin xiies. dans T.-L.; d'où ca 1130-60 bran « épée » (Couronnement Louis, 274 dans T.-L.); 1160 brand (Wace, Rou, III, 323, ibid.), qualifié de ,,vieux mot`` dep. 1690, Fur.; forme bran dans Ac. Compl. 1842; la forme brant, attestée jusqu'au xvies., Du Bartas dans Gdf., est reprise par Lar. 19e. Étant donné que dans la Romania le mot semble originaire de l'aire gallo-romane, l'étymon a. b. frq. *brand (Gam. Rom.2t. 1, p. 281; EWFS1) est plus probable que l'étymon germ. *brand (Brüch, p. 65, 99, 163, 174; Bl.-W.5; FEW t. 15, 1, p. 242 b). Le frq., terme de la lang. milit., a pénétré au sens de « lame de l'épée » (d'où « épée »), dér. de celui de « tison, brandon » en raison du brillant, de l'éclat de la lame; ces 2 sens sont attestés dans les lang. germ. : a. nord. brandr « embrasement, bois de chauffage » et « lame de l'épée, glaive » (De Vries Anord.); a. h. all., m. h. all. brant « tison » et « épée étincelante » (Lexer); m. néerl. brant « feu, bûcher » et « arme étincelante, épée » (Verdam); ags. brond « tison » et « lame d'épée, épée » (NED). |