| BOUGNA(T),(BOUGNA, BOUGNAT) subst. masc. Populaire A.− Marchand de charbon au détail, souvent d'origine auvergnate : Judex nous revint donc (...) noir comme un bougnat; il avait tout de même réussi à gagner un quart d'heure, un peu d'espoir refleurissait.
P. Vialar, La Mort est un commencement,Les Morts vivants, 1947, p. 198. Rem. Attesté dans Rob., Lar. encyclop., Quillet 1965, Dub. B.− Tenancier d'un débit de boissons, d'un café. ...nous nous retrouvâmes tous chez un bougnat de la rue Dupeyron (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 70). − P. méton. Le café lui-même. Nous avons bu un jus avec le cocher dans un bougnat (A. Simonin, Touchez pas au grisbi,1953, p. 74). PRONONC. ET ORTH. : [buɳa]. Rob. admet bougna ou bougnat (aphérèse de charbougna). Lar. encyclop. écrit également charbougnat. Lar. encyclop., Quillet 1965 et Dub. enregistrent bougnat. Noter dans Quillet 1965 et dans Sandry-Carr. 1963 la var. bougnate. ÉTYMOL. ET HIST. − 1889 (G. Macé, Mes lundis en prison, p. 256 : Charbonnier. Bougnat); 1927 p. ext. (A.-L. Dussort, Des Preuves d'une existence, p. 89 : On dit plutôt « bougnat » et « bougnate » qui désignent [...] soit des logeurs, marchands de charbons, cafetiers [...] ou autres commerçants qui semblent natifs de l'Auvergne).
Mot pseudo-auvergnat, issu (avec aphérèse et p. anal. avec la finale de auvergnat) de charbougna « charbonnier », lui-même création pop. parisienne par imitation des parlers méridionaux, les Auvergnats étant souvent vendeurs de charbon de bois à Paris; charbougna est attesté en 1890 dans le Père Peinard (Sain. Lang. par., p. 320) mais est prob. plus anc. (Dauzat Ling. fr., p. 232). STAT. − Fréq. abs. littér. : 6. BBG. − Dauzat Ling. fr. 1946, p. 282. − Sain. Lang. par. 1920, p. 320, 538. |