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BOURDE1, subst. fém.
A.− Histoire inventée pour amuser, ou, plus souvent, pour dissimuler la vérité.
1. [L'accent est mis sur la notion de plaisant.] :
1. Nous voudrions plaisanter, trouver à dire quelque bourde. Hélas! le cœur nous manque. Nous sommes terriblement muets. G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Le Désert de Bièvres, 1937, p. 231.
2. [L'accent est mis sur la notion de mensonge] Ce que nous avons pu leur faire avaler de bourdes (Ambrière, Les Grandes vacances,1946, p. 107):
2. De Scève hausse les épaules : − C'est tout à fait lui, ça! L'excuse la plus absurde, la bourde la plus épaisse, vous pouvez être sûr qu'il vous les servira... C'est outrageant, vous ne trouvez pas, un mensonge bête? Vercel, Capitaine Conan,1934, p. 158.
B.− Erreur grossière due à l'ignorance ou à l'étourderie. Faire, commettre, rattraper une bourde.
− Domaine de l'expr. orale.Elle [Céline] dégoisait d'innombrables bourdes (Huysmans, Les Sœurs Vatard,1879, p. 222).
− Domaine de l'expr. écrite.Le monde est ma représentation et c'est pourquoi les journaux paraissent toutes les vingt-quatre heures, avec leurs fautes de français et leurs bourdes et leurs coquilles (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 339):
3. J'ai dit, en effet, que la plus ancienne biographie de Jeanne d'Arc était de Vallet de Viriville. Essayé ensuite de rattraper cette bourde, mais elle a été bel et bien réimprimée dans l'édition anglaise de mon livre après avoir fleuri dans l'édition américaine. Green, Journal,1944, p. 107.
Prononc. : [buʀd].
Étymol. ET HIST. − 1180 « conte forgé pour abuser de la crédulité de qqn » (Jord. Fantosme, Chron., 1251 dans Gdf. Compl.); xviiies. p. ext. « faute lourde, bévue » (d'apr. Lar. Lang. fr.); 1836 (Stendhal, Lucien Leuwen, p. 839); dans la lexicogr. à partir de Ac. 1932. D'orig. obsc., de même que l'a. prov. borda « mensonge » (apr. 1291, trad. prov. du Livre de Sidrac dans Rayn.); peut-être à rapprocher du lat. des gloses burdit glosé γ α υ ρ ι ́ α (CGL t. 2, p. 31) de γ α υ ρ ι α ́ ω « s'enorgueillir »; ce gr. est rapproché par Brüch dans Z. fr. Spr. Lit., t. 49, p. 311 de ψ α ι ́ ρ ε ι ν « faire du bruit »; burdit aurait donc signifié « il fait du bruit » puis « il fait du bruit pour se faire remarquer »; d'où le subst. verbal *burda « bruit pour attirer l'attention, vantardise »; EWFS2identifie ce *burda avec burda « chalumeau » attesté par Ausone, prob. onomat. L'hyp. qui fait de bourde une forme contractée de *behorde subst. verbal de l'a. fr. behourder « jouter à la lance » (DIEZ5, p. 531; REW3, no1411) semble difficilement acceptable du point de vue sém., behort n'étant jamais attesté qu'au sens de « lance pour la joute » « joute » (xiies. dans Gdf.); elle est, d'autre part, incompatible avec le lat. des gloses.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 57.
DÉR. 1.
Bourder, verbe intrans.[Correspond à bourde1] Dire des bourdes, des plaisanteries. Ces raisonneurs qui « bourdent » et raillent à propos des choses de la religion (Faral, La Vie quotidienne au temps de st Louis,1942, p. 231). Dernière transcr. dans DG : bour-dé. 1reattest. ca 1223 (G. de Coincy, Mir. Vierge, 485, 47 dans T.-L.); qualifié de ,,vieux mot`` dans Trév. 1704; dér. de bourde1, dés. -er. Fréq. abs. littér. : 1.
2.
Bourdeur, subst. masc.Celui qui dit des bourdes. (Attesté dans Ac. 1798-1878, Besch. 1845, Lar. 19e, Littré, Guérin 1892, Nouv. Lar. ill., DG, Quillet 1965). Dernière transcr. dans DG : bour-deùr. 1reattest. premier tiers du xiiies. borderes (Fergus 47, 20 dans T.-L.); fin xiiies. bourdeur (Richard le Beau, 4559 dans T.-L.); dér. de bourde1, suff. -eur2*.
BBG. − Brüch (J.). Bemerkungen zum französischen etymologischen Wörterbuch E. Gamillschegs. Z. fr. Spr. Lit. 1927, t. 49, p. 311. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 136.