Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme
options d'affichagecatégorie :
ANCILLAIRE, adj.
A.− [Se teintant volontiers d'une nuance péj.] Qui se rapporte, qui a trait aux servantes :
1. Puis Rose enfin prit sa retraite, et avant que ma grand' mère se résignât à aller vivre à Montpellier chez mon oncle Charles, on vit se succéder chez elle les plus déconcertants spécimens ancillaires. L'une grugeait; l'autre buvait; la troisième était débauchée. A. Gide, Si le grain ne meurt,1924, p. 383.
2. ... Laure, Étienne et le docteur pensaient tout le temps à Tracasse qui, suivant le mot ancillaire de l'office, « avait eu l'étrenne de cette belle fille ». L. Daudet, Ariane,1936, p. 261.
3. Il n'y a plus que Pauline Carton qui sache porter un vrai chignon de bonne, et des chapeaux ancillaires. Colette, La Jumelle noire,1938, p. 46.
− En partic., p. plaisant.
1. Amours ancillaires. Relations galantes ayant pour objet des servantes :
4. C'est pourquoi il ne fut jamais si ardent à caresser la servante que dans les dernières années de sa vieillesse qu'il avait assis sa situation de fortune, et s'en donna d'autant plus librement que ces amours ancillaires lui semblaient, par leur peu d'importance, échapper à toute espèce de reproche. M. Aymé, La Jument verte,1933, p. 26.
2. Qui manifeste un penchant pour les « amours ancillaires » :
5. Moins souvent j'ouvrais Horace, grossier, tout près par ses chansons bachiques de notre ancillaire Béranger. F. Jammes, Mémoires,t. 3, 1923, p. 187.
6. ... lui [Byron] menait de front la plus grande dépense amoureuse et la grande production poétique; mais il n'était pas ancilliaire [sic] comme Hugo, et, avec Caroline Lamb, « la bonne en furie », − et qui tenait le milieu entre George Sand et Louise Collet, − cela ne marcha pas longtemps. En revanche, la Giuccoli fut pour lui la maîtresse parfaite et l'inspiratrice, et ce que l'on sait d'elle la représente comme exquise à tous points de vue, au physique, au galant, au moral. L. Daudet, Mes idées esthétiques,1939, p. 164.
B.− P. ext., CHIM., vx. Opérations ancillaires. Dans les facultés, opérations faites par les préparateurs, auxiliaires de service, avant ou pendant la leçon du professeur.
Rem. En conchyliologie, on rencontre un homon., subst. masc., désignant un mollusque à coquille univalve et allongée, appartenant à la famille des olividés (cf. Dumont d'Urville, Voyage de découvertes autour du monde, 1832, p. 255; attesté ds la plupart des dict. gén. du xixes.). Synon. ancille (cf. Lamarck, Philos. zool., t. 1, 1809, p. 322).
Prononc. ET ORTH. : [ɑ ̃sillε:ʀ] ou [-l̀ ε:ʀ]. Grég. 1923, Harrap's 1963 et Warn. 1968 transcrivent le mot avec l géminé (cf. aussi Mart. Comment prononce 1913, p. 210, Fouché Prononc. 1959, p. 310 et Kamm. 1964, p. 123). Pt Lar. 1968 transcrit le mot avec un seul l. Pt Rob. accepte les 2 possibilités de prononc. Parmi les dict. du xixes. qui transcrivent le mot, Land. 1834 n'indique pas de redoublement de l; Gattel 1841, au contraire, note 2 l.
Étymol. ET HIST. − a) 1803 « particulier aux serviteurs » (Boiste : Ancillaire, des serviteurs), d'où b) 1855 se dit plaisamment en parlant de l'amour porté aux servantes (Sainte-Beuve, Portraits littér., t. 1, p. 493 : Ce Guillaume Colletet, singulièrement enclin, selon l'expression de Ménage, aux amours ancillaires). Sainte-Beuve fait prob. allus. à ancillariolus; cf. ancillariole. Empr. au lat. ancillaris attesté dep. Cicéron (Tusc., 5, 58 ds TLL s.v., 28, 29).
STAT. − Fréq. abs. litt. : 13.
BBG. − Duval 1959. − Privat-Foc. 1870.