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ÉTROITESSE, subst. fém.
A.− [En parlant de choses concr.]
1. Caractère de ce qui est étroit, qui manque de largeur. Étroitesse des épaules, du front; étroitesse des rues. Carthage avait, en outre, le caractère d'un port de refuge, et l'étroitesse du canal d'entrée répondait sans doute à un souci de défense (M. Benoist, Pettier, Transp. mar.,1961, p. 177).
En partic., ANAT. Dimension insuffisante d'un orifice, d'une cavité naturelle :
1. On suppose donc que l'étroitesse de l'orifice des petites cellules et la manière dont la forme de cet orifice oblige la reine de se courber et de s'accroupir exerce sur la spermathèque une certaine pression. Maeterlinck, Vie abeilles,1901, p. 160.
2. Caractère de ce qui (contenant, lieu, etc.) est (trop) petit, exigu; petitesse. Pour souffrir moins de l'étroitesse de la geôle, il n'est que de se tenir bien au milieu (Gide, Journal,1940, p. 53):
2. ... je ne puis aller à Nohant, parce que mon temps, vu l'étroitesse de ma bourse, est calculé... Flaub., Corresp.,1872, p. 352.
B.− P. métaph. ou au fig. [En parlant de choses abstr.] Caractère de ce qui est limité, mesquin. Étroitesse du bigotisme politique, de doctrine, de cœur, de conscience; étroitesse d'/des idées, de vues. Je le soupçonne [Popelin] de se buter, dans le tête-à-tête, à une certaine étroitesse d'esprit têtue (Goncourt, Journal,1871, p. 833).Son étroitesse de jugement et sa violence ne l'empêchaient point d'avoir de la droiture et le cœur généreux (Rolland, J.-Chr.,Maison, 1909, p. 1054).
Absol. Défaut dénotant un esprit étroit, mesquin. Un grandissement redoutable qui lui cachait l'étroitesse et la petitesse de l'homme (Goncourt, MmeGervaisais,1869, p. 227).Il devint évident (...) que nous ne nous débarrasserions pas de notre étroitesse dans le travail d'organisation sans nous être affranchis auparavant de l'économisme en général (Lénine, Que faire?1933, p. 505).
Prononc. et Orth. : [etʀwatεs]. Pour [ɑ] à la 2esyll., cf. étroit. Ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. xiies. estreitece (hapax) « angoisse » (Psalm., Brit. Mus. Ar., 230, fo127 vods Gdf.); av. 1380 estroitesse du lieu (Bersuire, Tite-Live, ms. Ste Gen., fo284c ds Gdf. Compl.); av. 1784 fig. (Diderot, Sur l'hist. du parlem. ds Littré). Dér. de étroit*; suff. -esse*. Fréq. abs. littér. : 166. Bbg. Gohin 1903, p. 314.