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ÉTINCELLE, subst. fém.
A.− Parcelle incandescente
1. projetée avec force d'un corps enflammé duquel elle se détache. Il lui est interdit d'allumer du feu. La moindre étincelle embrase la pignada. L'incendie est le risque irrémédiable de ces contrées (Pesquidoux, Chez nous,1921, p. 123).Cf. boudin ex. 1 :
1. ... quand elle restait seule auprès du feu (...) elle se laissait tellement absorber par la contemplation, que des étincelles ou des charbons tombaient sur ses pauvres vêtemens... Montalembert, Hist. Ste Élisabeth,1836, p. 208.
2. produite par le choc ou le frottement de deux corps :
2. ... l'Indien tira une étincelle de deux branches de cyprès en les frottant l'une contre l'autre, et en embrasa quelques feuilles. Chateaubr., Natchez,1826, p. 308.
P. métaph. Une étincelle jaillissait de sa pupille à travers le miroitement de ses lunettes (Flaub., MmeBovary, t. 2, 1857, p. 157).Roy lança vers Studler un regard chargé d'étincelles (Martin du G., Thib.,Été 14, 1936, p. 341).
Spéc. Étincelle électrique. ,,Décharge électrique accompagnée de lumière et de bruit, à travers un diélectrique ou un isolateur`` (Uv.-Chapman 1956). Cf. aussi Chapelain, Techn. automob., 1956, p. 135.
B.− P. anal. [P. allus. à l'éclat vif et lumineux de l'étincelle] Les gouttes des brouillards du matin (...) brillaient en étincelles sur les prés (Lamart., Raphaël,1849, p. 137).Épais toit de neige tissée d'étincelles froides, bleues et blanches (Triolet, Prem. accroc.,1945, p. 276):
3. Des feux s'allumaient à fleur d'eau : soit la vive étincelle des phares, soit le fanal rougeâtre des bateaux mouillés en rade, ou le feu résineux des canots de pêche. Fromentin, Dominique,1863, p. 162.
C.− Au fig.
1. [P. réf. à son origine : parcelle infime d'un foyer ou jaillissement du choc de deux corps] Manifestation, apparence éclatante, vive et brève. La charité n'est point éteinte; il en reste de précieuses étincelles, que le souffle d'un roi vertueux doit ranimer (Le Moniteur,t. 2, 1789, p. 436).L'esprit de chevalerie qui brilloit encore par étincelles sous Louis XIV s'éteignit après lui (Staël, Allemagne,t. 1, 1810, p. 76):
4. ... il est l'anneau qui manquait, l'anneau de l'ancienne et de la nouvelle alliance, il est la rencontre de l'homme avec Dieu, la rencontre unique d'où a jailli l'étincelle de la charité. Car sans JÉSUS, c'est-à-dire sans médiateur, il n'y a pas de mouvement de l'homme à Dieu, donc pas de charité. Psichari, Voy. centur.,1914, p. 219.
Fam. [P. allus. aux étincelles qui jaillissent sous les fers des chevaux] Faire des étincelles. Avoir de brillants résultats, notamment aux examens. Ça va faire des étincelles. Synon. ça va barder*.Attesté dans Rob., Lar. Lang. fr.
2. [P. réf. à son rôle] Principe, germe de quelque chose. Mon siècle a fait jaillir les étincelles de la vérité qu'il couve (Sand, Hist. vie,t. 1, 1855, p. 5):
5. Un même esprit fluide et brillant court à travers les âges. L'étincelle repose au sein de tous les êtres, prête à jaillir sous un choc. Barrès, Pays Levant,t. 2, 1923, p. 156.
3. [P. réf. à son effet, sans mesure avec sa taille, de provoquer un grand feu] Cause immédiate d'un grand effet à portée imprévisible. L'Angleterre, et M. Pitt en particulier, n'ont-ils pas dû craindre que l'étincelle révolutionnaire ne se communiquât sur la flotte et dans les rangs inférieurs de la société? (Staël, Consid. Révol. fr.,t. 1, 1817, p. 260).Soit directement, soit dorénavant par les Romains, cette âme légère [de la Grèce], cette étincelle (car il ne faut pas plus qu'une étincelle), cet atome igné et subtil de civilisation n'a cessé d'agir aux époques décisives pour donner la vie et le signal à des floraisons inattendues, à des renaissances (Sainte-Beuve, Caus. lundi, t. 15, 1858, p. 361):
6. C'est une date mémorable dans l'histoire de la charité rhénane. L'étincelle a jailli; le foyer de charité française, une fois allumé, va répandre sa chaleur et peu à peu ses flammes, à travers toute la Rhénanie... Barrès, Génie Rhin,1921, p. 97.
Rem. La plupart des dict. gén. enregistrent l'adj. étincelé employé en hérald. et signifiant « qui est semé d'étincelles ». Écu étincelé (Ac. 1798-1878).
Prononc. et Orth. : [etε ̃sεl]. Enq. : /etε ̃sel/. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Fin xies. estencele (Raschi Blondh. 429); 1155 estencele (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 12860); ca 1200 estincele (St Jean Bouche d'or, 92 ds T.-L.). Du lat. vulg. *stincilla, issu par métathèse du lat. class. scintilla de même sens; v. Jud ds R. Ling. rom. t. 1, 1925, p. 232; la forme étincelle, pic. et du Nord-Est, s'est généralisée; cf. cintre, pinte. Fréq. abs. littér. : 1 352. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 182, b) 3 159; xxes. : a) 1 420, b) 1 340. Bbg. Quem. DDL t. 8 (s.v. étincelage).