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ÉRAILLÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.− Part. passé de érailler2*.
II.− Emploi adj.
A.− [En parlant d'une étoffe] Dont la trame est distendue; qui est déchiré(e) superficiellement. Satin, soie éraillé(e). Elle reprisa le velours éraillé des fauteuils (Zola, Fortune Rougon,1871, p. 69).Au grand jour, son voile blanc [de Pasquala] et son corsage paraîtraient éraillés, fanés, salis par la terre des chemins (Loti, Fleurs ennui,1882, p. 191).
P. ext.
1. [En parlant d'une chose] Dont la surface est écaillée, rayée. Ses flancs épais [du navire] à vertèbres de chêne, étaient éraillés, rugueux, imprégnés d'humidité et de saumure (Loti, Pêch. Isl.,1886, p. 18).Il y avait près de cent ans que la peinture jaune des murs tenait, déteinte en haut, éraillée dans le bas (Zola, Rêve,1888, p. 40).La façade éraillée et ternie (...) de son hôtel de ville peint dans toute sa hauteur (Lorrain, Sens. et souv.,1895, p. 281).
2. [En parlant d'une partie du corps] Qui est couvert d'éraflures, de rides. Deux figures tannées, ridées, éraillées, qui étaient comme enduites de bistre et de bitume (Hugo, Alpes et Pyr.,1885, p. 86).Un ongle éraillé (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 156).
B.− P. anal. et au fig., usuel
[En parlant de la voix] Qui est rauque, voilé(e). Voix éraillée et vulgaire. (Quasi-)synon. cassé, enroué, guttural.La voix et le rire éraillés dans une bouche singulièrement canaille (A. Daudet, Rois en exil,1879, p. 40).Voix éraillée et faubourienne (Mauclair, Maîtres impressionn.,1904, p. 88):
Les voix sont rauques, éraillées ou grêles. Mariette la Toulousaine a cette voix tendue, durcie, que font les petits verres. Taine, Notes Paris,1867, p. 35.
[En parlant d'une production vocale, d'un son] Qui est rauque, dissonant. Des sons éraillés, brisés qu'on nomme vulgairement « couacs » (Berlioz, À travers chants,1862, p. 296).Des braillements éraillés de conscrits me heurtent comme un coup (Vercel, Cap. Conan,1934, p. 49).
[En parlant d'un organe vocal ou de ce qui produit un son] Qui produit un son rauque ou dissonant. Je n'ai jamais tant juré de ma vie, j'en ai la gorge éraillée (Stendhal, Corresp.,t. 1, 1800-42, p. 339).Une cloche éraillée sonnait (Roy, Bonheur occas.,1945, p. 91).
Fréq. abs. littér. Éraillé1 et 2: 105.