| ÉPUISEMENT, subst. masc. A.− Technique 1. [Le compl. désigne un liquide] Action de vider à force de puiser. Pompe, collecteur d'épuisement. Synon. exhaure, exhaustion (vx); anton. remplissage.L'épuisement (...) peut s'effectuer suivant deux types (...) en un seul jet ou en répétitions (Haton de La Goupillière, Exploitation mines,1905, p. 344).Les moyens d'épuisement doivent attirer spécialement l'attention, car il est désastreux de laisser envahir une mine par l'eau (Bresson, Manuel prospect.,1923, p. 73): 1. ... on marchait dans l'eau qui, filtrant par les fenêtres du roc, se réunit en ruisseau au milieu du chemin et coule ainsi jusqu'à des puisards où des machines d'épuisement la prennent pour la verser au dehors [dans une mine].
Malot, Sans fam.,1878, p. 51. 2. P. anal. Action de vider quelque chose de son contenu ou de sa substance. Filtre-presse de laboratoire permettant d'effectuer tous essais méthodiques (...) d'épuisements par liquides, gaz, vapeur, etc. (Catal. instrum. lab. [Prolabo], 1932, p. 103): 2. Le serpentin rotatif (...) permet d'entretenir l'ébullition par utilisation de vapeur vive, tout en assurant par l'agitation un meilleur épuisement du houblon.
Boullanger, Malt., brass.,1934, p. 254. B.− État de ce qui est épuisé. L'épuisement des réserves; l'épuisement des sols, d'un filon. Synon. appauvrissement, tarissement; anton. enrichissement.La cadette, la sœur de Jos-Mari, bien après l'épuisement de la provision de chocolats, resta à lui tenir la main (Peyré, Matterhorn,1939, p. 83): 3. Je me sentirais m'enliser les yeux fermés dans cette bourgade évacuée comme une ville des déserts d'Amérique après l'épuisement de la mine.
Gracq, Beau tén.,1945, p. 130. − P. anal. Ces gratte-ciel (...) se prolongent jusqu'à l'épuisement des perspectives (Morand, New-York,1930, p. 35). C.− [En parlant d'un animé] Fait d'être réduit à un affaiblissement complet. Courir jusqu'à l'épuisement; tomber d'épuisement; épuisement physique, moral, cérébral. Synon. abattement, affaiblissement, anémie, fatigue, prostration; anton. dynamisme.Un médecin me dirait sans doute que je souffre d'un simple épuisement nerveux (Bernanos, Journal curé camp.,1936, p. 1130).Elle en pouvait plus d'épuisement (Céline, Mort à crédit,1936, p. 348).Je sentais des larmes d'épuisement, de maladresse, de plaisir s'en échapper (Sagan, Bonjour tristesse,1954, p. 124): 4. Un autre encore, Pierre Malissen, évadé en février 1941, fut retrouvé mort dans un bois, de froid, de faim, d'épuisement.
Ambrière, Gdes vac.,1946, p. 225. − P. anal. Herder (...) dénonce l'épuisement de l'art français (Valéry, Variété IV,1938, p. 103). Prononc. et Orth. : [epɥizmɑ
̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. xiiies. ezpuchement « action de puiser, de vider » (A. Neckam, De nominibus utensilium, 165 ds T.-L. : haustum); 2. 1585 espuisement (de l'humeur) (P. de Dampmartin, De la Connaissance et merveilles du monde de l'homme, fo72 ds Gdf. Compl.); 3. 1679 épuisement « perte considérable des forces et de l'énergie vitale » (Mmede Sévigné, Lettres, éd. L. Monmerqué, 1862, t. VI, p. 85). Dér. du rad. de épuiser*; suff. -(e)ment1*. Fréq. abs. littér. : 500. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 538, b) 627; xxes. : a) 735, b) 889. Bbg. Termes techn. fr. Paris, 1972, p. 135. |