| ![]() ![]() ![]() ![]() ÉPLORÉ, ÉE, part. passé et adj. I.− Part. passé de éplorer (s')*. II.− Emploi adj. A.− [En parlant d'une pers.] Qui est tout en pleurs. Mère, veuve éplorée : ... deux ruisseaux de larmes coulèrent sur la face ravinée de ce rude athlète, éploré comme une veuve et palpitant comme une mère devant son enfant expiré!
Cladel, Ompdrailles,1879, p. 368. ♦ Emploi subst., gén. fém. Personne en pleurs. C'est une frêle éplorée que j'ai recueillie sur la rive (Gide, Voy. Urien,1853, p. 50).C'est Beethoven qui a décidé de s'éloigner, de voyager à travers le monde. Et il engage l'éplorée à supporter l'absence (Rolland, Beethoven,t. 2, 1937, p. 561). − P. métaph. Ainsi l'arbre, trop tôt dépouillé par l'automne : On dirait à le voir qu'il s'afflige et s'étonne, Et qu'à terre abaissant ses rameaux éplorés Il réclame ses fleurs ou ses beaux fruits dorés (Sainte-Beuve, Poés.,1829-40, p. 74).Weber passe dans un paysage romantique, conduisant la ballade des morts, au milieu des saules éplorés et des chênes qui tordent leurs bras (Zola,
Œuvre,1886, p. 217). B.− [P. méton. du subst. qualifié] Triste, pitoyable. C'étaient des lettres de sa sœur, la pâtissière de Guéret; de pauvres lettres éplorées, lamentables, où il n'était question que de traites à payer, de termes échus, d'« arriéré » (Gide, Si le grain,1924, p. 452).Dans le salon coulaient des torsades de vers éplorés, et il y avait des jours où tout le monde pleurait (Aymé, Jument,1933, p. 37). Prononc. et Orth. : [eplɔ
ʀe]. Ds Ac. 1694-1932. L'inf. éplorer n'est pas admis ds Ac. Fréq. abs. littér. : 180. |