| ÉPILEPTIQUE, adj. et subst. A.− 1. Adj. et subst. (Personne) atteinte d'épilepsie. Dostoïevsky était épileptique, épileptique comme Flaubert (Goncourt, Journal,1891, p. 123).Il est parti à pousser des gueulements comme une femme, et à gesticuler comme un épileptique (Barbusse, Feu,1916, p. 39): 1. Le monde moderne a été fondé par trois épileptiques : Alexandre, Jules César et Luther, sans parler de Napoléon, qui n'était pas parfaitement équilibré.
Maurois, Silences Bramble,1918, p, 131. 2. Adj. Relatif à l'épilepsie. Crise épileptique, convulsions épileptiques. L'attaque épileptique est caractérisée (...) par la brusquerie du début (Codet, Psych.,1926, p. 123). B.− P. métaph. ou au fig. 1. Adj. et subst. (Personne) qui ressemble à une personne atteinte d'épilepsie. Tant de petits braillards à froid, épileptiques à l'heure et à la minute (Verlaine,
Œuvres posth.,t. 3, Prose, 1896, p. 106).Quelquefois sur la piste [du bal] un jeune épileptique Se battait contre l'ange et poussait des clameurs (Cocteau, Poèmes,1916-23, p. 218). 2. Adj. Très agité. Voilà, voilà, s'écrie Zola, avec un « trémolo » des bras et des jambes épileptique, avec quoi je veux faire mon discours... (Goncourt, Journal,1893, p. 364).Noces frénétiques de mygales dont les dos en boule sautelaient, épileptiques (La Varende, Amours,1944, p. 226): 2. Nous vivons dans un âge étrange
(...)
Temps de discordes frénétiques,
De soubresauts épileptiques
Et de longues convulsions
Pommier, Océanides,1839, p. 72. Rem. On rencontre ds la docum. a) Épileptogène, adj. Qui provoque des crises d'épilepsie. L'expérimentation sur les animaux ne démontre pas nettement l'action épileptogène de l'acétone (Le Gendre ds Nouv. Traité Méd., fasc. 7, 1924, p. 408). Le pentaméthylènetétrazol et le camphre sont toujours épileptogènes, s'ils sont administrés à doses suffisantes (Méd. Biol. t. 2 1971). b) Épileptoïde, adj. et subst.
α) Adj. et subst. (Personne) qui ressemble à une personne atteinte d'épilepsie. Il avait l'œil fidèle et reconnaissant, se contentant de hausser les épaules devant les dames épileptoïdes de Boldini (L. Daudet, Brév. journ., 1936, p. 67). L'épileptoïde n'est pas un épileptique; il représente une constitution paranormale, correspondant à des manifestations spasmodiques plus ou moins larvées (Mounier, Traité caract., 1946, p. 289).
β) Adj. Qui ressemble aux symptômes épileptiques. Une augmentation de l'irritabilité du sinus carotidien, avec tendance à l'arrêt du cœur, à l'inconscience et aux mouvements épileptoïdes (Delay, Psychol. méd., 1953, p. 206). Prononc. et Orth. : [epilεptik]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Mil. xiiies. pilentic (Vie de St Edouart le Confesseur, éd. H. R. Luard, 4427); 1504 epileptiques (J. Le Maire,
Œuvres, éd. Stecher, t. 4, p. 85). Empr. au b. lat. epilepticus (gr. ε
̓
π
ι
λ
η
π
τ
ι
κ
ο
́
ς « sujet à l'épilepsie », relevé aussi sous les formes epilem(p)ticus, epilenticus (TLL s.v.)). Fréq. abs. littér. : 127. DÉR. 1. Épileptiforme, adj.Qui ressemble aux symptômes épileptiques. Crise épileptiforme. Troubles épileptiformes (Ac.1932).La violence des convulsions décrut : les mouvements épileptiformes s'espacèrent. La tête cessa d'osciller; les jarrets se détendirent; le corps s'allongea, terrassé (Martin du G., Thib.,Mort père, 1929, p. 1276).− [epilεptifɔ
ʀṃ]. Ds Ac. 1932. − 1resattest. 1833 accès épileptiformes (Journ. de méd. et de chir. prat., IV, 83 ds Quem. DDL t. 8), id. convulsions epileptiformes (Gendron in Transactions méd., XI, janv., 165, loc. cit.); composé du rad. de épileptique et de l'élém. suff. -forme*. − Fréq. abs. littér. : 5. 2. Épileptiquement, adv.À la manière d'une personne atteinte d'épilepsie. Barbet de Jouy, une espèce d'idiot qui tord épileptiquement ses mains (Goncourt, Journal,1863, p. 1249).Aux coins des rues, les fakirs, barbouillés de cendres, se tordent épileptiquement dans la poussière et prient comme s'ils agonisaient (Loti, Inde sans Angl.,1903, p. 334).− [epilεptikmɑ
̃]. Aucune transcr. ds les dict. − 1reattest. 1863 (Goncourt, loc. cit.); de épileptique, suff. -ment2*. − Fréq. abs. littér. : 2. BBG. − Arveiller (R.). R. Ling. rom. 1972, t. 36, p. 232. |