| ÉNERVATION, subst. fém. A.− [Au Moy. Âge] Supplice qui consistait à brûler les tendons (appelés nerfs) des jarrets et des genoux. L'énervation était un supplice usité au moyen âge (DG). B.− 1. ,,Ablation ou section d'un nerf ou d'un groupe de nerfs innervant une région du corps`` (Garnier-Del., 1972). Les effets vaso-moteurs des émotions et de l'asphyxie persistent (...) après l'énervation des surrénales (Josué, Godlewski dsNouv. Traité Méd.,fasc. 8, 1925, p. 317). − P. ext., BOUCH. Procédé d'abattage des animaux de boucherie par sectionnement du bulbe rachidien. − P. métaph. Il [Chenavard] pratique naïvement ou sciemment l'énervation des esprits comme un chirurgien pratique la taille et la saignée (Delacroix, Journal,1854, p. 249). 2. Au fig. Perte des forces morales ou physiques due à un relâchement de la tension nerveuse. Le délabrement aristocratique et l'énervation précoce d'une nature distinguée (Gautier, Guide Louvre,1872, p. 332): À ce moment d'énervation universelle, où je vois tout le premier rang des grands producteurs défaillir et s'affaisser sur lui-même, quel est celui qui vit encore?
Michelet, Journal,1849, p. 641. Prononc. : [enε
ʀvasjɔ
̃]. Étymol. et Hist. 1. 1401, 21 juin fig. « action d'affaiblir » (Liv. armé, fo132, A. mun. Montaub. ds Gdf.); 1611 fig. « abattement des forces » (Cotgr.); 2. 1732 « supplice consistant à brûler les tendons des jarrets » (Trév.); 3. 1859 bouch. (Bouillet). Empr. au lat. médiév.enervatio (formé sur le supin enervatum de enervare, v. énerver) « affaiblissement, délabrement », ca 1125 ds Latham. Fréq. abs. littér. : 14. |