| ![]() ![]() ![]() ![]() ÉNERVÉ, ÉE, part. passé et adj. I.− Part. passé de énerver*. II.− Adjectif A.− Qui a subi le supplice de l'énervation. − Emploi subst., HIST. Les énervés de Jumièges : 1. Elle lui avait posé sa main sur les yeux, pour l'empêcher de voir de si près la décadence de son visage. Alors il la prenait, il la caressait, avec des nerfs coupés, eût-on dit, comme ceux des « énervés » de Jumièges.
Montherlant, Les Lépreuses,1939, p. 1412. B.− Au fig. 1. Littér. Sans nerf, privé de force, d'énergie. Un prince énervé, sans force et sans vertu (Constant, Wallstein,1809, IV, 5, p. 116): 2. ... il [Racine] ne s'est jamais assez bien préservé De ce langage fade, écœurant, énervé, Qui forma Campistron, l'autre Quinault mollasse.
Pommier, Crâneries et dettes de cœur,1842, p. 69. 2. Usuel. Qui est dans un état de nervosité, d'excitation anormal; qui manifeste cet état. Un rire, un geste énervé. Ces derniers jours sont déplorables. Institutrices, élèves, toutes, atrocement énervées, éclatent à chaque instant (Colette, Cl. école,1900, p. 177).Sa main, sur le drap rouge du bureau Louis XVI, battit un rappel énervé (Bernanos, Imposture,1927, p. 314). − Emploi subst., fam. C'est un énervé. Synon. de nerveux : 3. Je me dis que la vie vraie des hommes vrais est à la fois plus souple, plus forte et plus sage, et j'aspire à la sagesse des hommes ordinaires. Ils ne sont pas comme ces énervés : ils respirent, toujours capables de prendre un souffle profond pour un nouvel effort.
Guéhenno, Journal d'une« Révolution », 1938, p. 186. Fréq. abs. littér. : 422. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 259, b) 468; xxes. : a) 1 222, b) 587. |