| ÉLECTORAL, ALE, AUX, adj. [Correspond à élection A] Qui a rapport à une/aux élection(s). A.− [En parlant d'une pers. ou d'un ensemble de pers.] 1. Vx. Qui est propre à un Prince du Saint Empire. Dans le château électoral de Stolzenfels (Hugo, Rhin,1842, p. 118). 2. Usuel a) Qui se prépare à une élection, qui travaille en vue d'une élection. ♦ Agent électoral. Homme à la solde d'un éligible et qui travaille à défendre les intérêts de celui-ci dans la préparation d'une élection. Paccoux, l'ancien agent électoral de son beau-père Bélignat, très vieux maintenant, (...) mais toujours plein de politique et d'intrigue (Daniel-Rops, Mort,1934, p. 491). ♦ Comité électoral. Ensemble des personnes groupées pour soutenir un candidat à une élection. Une espèce de comité électoral composé de gens assez modérés cherchait à se former pour préparer l'entente des différents partis opposants (Tocqueville, Corresp.[avec H. Reeve], 1857, p. 217).Offrir comme cela à cette femme trente mille francs pour le comité électoral de son mari (Proust, Fugit.,1922, p. 441). Rem. La docum. atteste le mot au sens de « bon pour être élu ». Toutefois, Suret-Lefort, plus éloigné que Bouteiller de la première fournée républicaine où il y eut des hommes d'État, est avant tout « électoral », c'est-à-dire amène, bénisseur et sachant rire (Barrès, Leurs fig., 1901, p. 305). b) [En parlant d'un ensemble de pers.] Dont les membres jouissent du droit de voter. Les créanciers gais et illégitimes sont comme de faux électeurs introduits dans le collège électoral (Balzac, C. Birotteau,1837, p. 365).Le capital essaye de prendre empire sur le corps électoral, en promenant des cercueils de maréchaux, en évoquant le spectre de l'anarchie (Bloch, Dest. du S.,1931, p. 121). B.− [En parlant de choses] Relatif à une élection, qui touche les élections. Droit, système électoral; campagne, réforme électorale. J'écrivis au « Rappel », (...) pas mal d'articles d'informations sur les réunions publiques électorales du temps (Verlaine,
Œuvres posthumes,t. 2, Critiques et Conférences, 1896, p. 330).Le parti communiste indépendant (P.C.I.) n'était pas un parti ou un syndicat d'intérêts électoraux (Abellio, Pacifiques,1946, p. 222): 2. Les effets juridiques de l'inscription sur une liste électorale se ramènent à deux principes : tout inscrit peut voter, seuls les inscrits peuvent voter.
Vedel, Manuel élémentaire de dr. constit.,1949, p. 350. SYNT. Comportement, régime, résultat, suffrage électoral; action, affiche, bataille, défaite, loi, lutte, manœuvre, propagande, question, tournée électorale. − Emploi subst. masc. à valeur de neutre. Questions, problèmes qui relèvent de ce qui touche aux élections, de préoccupations électorales. Le gouvernement de la République uniquement occupé de l'électoral et de ses dépendances (L. Daudet, Av.-guerre,1913, p. 20). Rem. La docum. atteste a) Électoralement, adj. Du point de vue électoral, en ce qui regarde les élections. Ce qui était électoralement advenu des diverses formations politiques (De Gaulle, Mém. guerre, 1959, p. 270). b) Électoraliser, verbe trans., péj. Soumettre au régime des élections, sensibiliser aux questions électorales. La centralisation excessive (...) issue du jacobinisme, consolidée par Bonaparte et « électoralisée » par la troisième République, ajoute encore à ce péril (L. Daudet, Maurras, 1928, p. 156). c) Électoralisme, subst. masc., péj. Système qui subordonne à des élections la vie politique d'un pays. À croire que les stigmates de la partisanerie sont entrés, sous le grésillement du fer rouge, en l'épaule de ces bagnards obstinés de l'électoralisme (M. Déat ds L'Œuvre, 18 févr. 1941). d) Électoraliste, adj. et subst. Partisan de l'électoralisme. Préoccupations « électoralistes » (M. 17.4.66 ds Gilb. 1971). Divorce entre ... « tacticiens et électoralistes » (M. 11.6.66, ibid.). e) L'emploi chez Péguy, de
α) Électoroculteur, subst. masc., p. iron. Qui cultive, qui soigne ses électeurs. Nous masquons (...) la vérité pour ne pas (...) vexer tous ceux qui sont malades et qui nous contaminent, (...) les boulangistes, les concurrents, les électoroculteurs, les parlementaires (Péguy, Grippe I, 1900, p. 12).
β) Électoroculture ou électorolâtrie, subst. fém., p. iron. Fait de soigner, de cultiver ses électeurs, de leur vouer un culte. Diagnostiquer les ambitions individuelles aiguës, la boulangite (...) l'électorolâtrie, mieux nommée ainsi : électoroculture (Id., ibid., p. 8). Prononc. et Orth. : [elεktɔ
ʀal], plur. [-o]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1571 « relatif à l'Électeur du Saint Empire » (Corresp. Cath. de Médicis, IV, 452ds Proceedings of the Leeds philosophical and literary Society, t. 3, p. 254); 2. 1792 « relatif aux électeurs, élections » (L'Ami du peuple aux patriotes, p. 300). Dér. du rad. du lat. elector; suff. -al*. Fréq. abs. littér. : 520. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 807, b) 341; xxes. : a) 1 116, b) 667. Bbg. Nouv. venus. Amis Lex. fr. Lex. dern. 1976, no11/12, p. 6 (s.v. électoralite). − Quem. 2es. t. 2 1971 (s.v. électoralisation). − Schmidt (H.). Fr. vivant. Rech. lexicol. Praxis. 1972, t. 19, p. 198. |