| ![]() ![]() ![]() ![]() ÉDULCORÉ, ÉE, part. passé et adj. I.− Part. passé de édulcorer*. II.− Emploi adj. Rendu doux. A.− [En parlant d'une chose concr.] 1. SC., PHARM. [En parlant d'une substance amère ou insipide] Adouci par addition de sucre, de miel ou de sirop de sucre. Médicament, tisane édulcoré(e). (Quasi-) synon. dulcifié, sucré.On fera fondre huit grains de sublimé corrosif dans une tasse d'eau tiède, qu'on mêlera et étendra ensuite dans une pinte d'eau bien claire, filtrée et édulcorée avec du sucre, ou avec une once de sirop de guimauve (Geoffroy, Méd. pratique,1800, p. 543). 2. P. ext. Rendu doux aux sens, en particulier au goût. Il [le garçon] (...) nous apporta (...) pour trois sous d'un café savoureux, balsamique, raisonnablement édulcoré (A. Daudet, Trente ans Paris,1888, p. 6). B.− P. métaph. et/ou au fig., péj. Adouci, affaibli, mitigé. 1. [En parlant d'un comportement, d'une manière de vivre] Caractère, colère édulcoré(e). Miraculeusement édulcoré, l'ascétisme ancien s'assimila tous les sucres et tous les onguents pour se faire pardonner de ne pas être précisément la volupté (Bloy, Désesp.,1886, p. 186).V. affadi ex. 16. − P. méton. [Appliqué à la pers. elle-même] Comme si toute sa carrière passée d'honnête homme moyen n'eût en somme constitué qu'une convention, une caricature imposée et édulcorée de sa personne véritable (Arnoux, Rêv. policier amat.,1945, p. 291). 2. [En parlant d'un texte] − Écrit une lettre à ma future belle-sœur, la plus édulcorée lettre qui fut jamais, sucre, miel et lait (Barb. d'Aurev., 1erMemor.,1836, p. 23).Il est bien connu qu'au théâtre comme dans le roman, ce qui plaît c'est ce qui est édulcoré, fade, ébranché et conçu selon un poncif déjà éprouvé (L. Daudet, Idées esthét.,1939, p. 299): La capitale anglaise offrait l'aspect de la tranquillité, presque de l'indifférence. Les rues et les parcs remplis de promeneurs paisibles, (...), les dignes portiers au seuil des clubs et des hôtels, appartenaient à un autre monde que celui qui était en guerre. Sans doute, les journaux laissaient-ils transparaître la situation réelle, malgré les nouvelles édulcorées et les puériles anecdotes dont les remplissait, comme à Paris, l'optimisme officieux.
De Gaulle, Mémoires de guerre,1954, p. 46. Fréq. abs. littér. : 14. |