| ![]() ![]() ![]() ![]() ÉCŒURÉ, ÉE, part. passé et adj. I.− Part. passé de écœurer*. II.− Adjectif A.− [P. réf. à cœur I A 2 a, b] 1. Qui ressent un malaise physique, du dégoût. Il se sent l'estomac écœuré (Rimbaud, Poés.,1871, p. 93).Je veille à présent, du fond de ma demi-ivresse, je ne veux pas le sommeil, la syncope dont on sort écœurée, je ne veux du petit génie de l'éther (...) que le battement d'ailes en éventail (Colette, Cl. s'en va,1900, p. 223). 2. Au fig. Qui éprouve, manifeste du mépris, de l'aversion. a) [En parlant d'une pers., d'une collectivité humaine] :
... l'affaire Dreyfus-Esterhazy accrue de l'affaire Picquart, montrera dans un tel éclat les forfaits de nos maîtres − scélératesse des uns et lâcheté des autres − qu'ils seront, d'un haut le cœur, vomis par la France écœurée.
Clemenceau, Vers la réparation,1899, p. 472. b) [En parlant (d'un trait) du caractère, du comportement] Des horreurs! continua-t-il, d'une voix écœurée. C'est plein de cochonneries sur les gens comme il faut (Zola, Pot-Bouille,1882, p. 360).Devant notre silence, il s'inclina avec un sourire écœuré (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 426). B.− [P. réf. à cœur II C 1] Qui trahit un découragement profond, qui a perdu toute énergie. De tout côté, perspectives décourageantes. Je suis écœuré, énervé, triste à me jeter au lac. Le sentiment de l'irrémédiable brise les ressorts de la volonté (Amiel, Journal,1866, p. 267). Fréq. abs. littér. : 205. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 9, b) 373; xxes. : a) 431, b) 404. |