| ![]() ![]() ![]() ![]() ÉBRÉCHÉ, ÉE, part. passé et adj. I.− Part. passé de ébrécher*. II.− Emploi adj. A.− 1. [En parlant d'une construction] Qui est ébréché; où existe une trouée, une ouverture qui détériore. Pans de murs ébréchés, avec l'à-jour des fenêtres, l'éboulis des pierres... (Triolet, Prem. accroc,1945, p. 415): 1. Son jardinet et sa maison étaient surplombés par le château, par tout le chaos des murailles et des tours rouges, ébréchées, fendillées, croulantes.
Loti, Le Roman d'un enfant,1890, p. 190. 2. P. anal. a) [En parlant d'une dent] Qui est cassé. Ces dents désordonnées ébréchées çà et là, comme les créneaux d'une forteresse (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 61) − P. ext. Mâchoire ébréchée (Ac.1932). b) [En parlant d'un objet lisse ou tranchant] Qui présente une brisure, une entaille. Vieilles lunettes aux verres raclés, dépolis, ébréchés sur les bords (Malègue, Augustin,t. 2, 1933, p. 292).Une pile d'assiettes ébréchées au fond noirci (Sartre, Mort ds âme,1949, p. 223): 2. Des gens évanouis se réveillaient au contact d'une lame ébréchée qui leur sciait un membre; − et ils tuaient encore, par férocité, sans besoin, pour assouvir leur fureur.
Flaubert, Salammbô,1863, p. 125. − P. plaisant. Ce serait bien étonnant que cette pucelle ne fût pas un peu ébréchée, vu le peu de pudeur de l'intérieur où elle a été élevée (Goncourt, Journal,1894, p. 678). − P. métaph. [En parlant de la voix] [La perruche], de sa voix ébréchée (...) appelait... « Moïse... Moïse... » aussi fort qu'elle pouvait (A. Daudet, Évangéliste,1883, p. 69).Le contralto ébréché de MmeDardoize (Goncourt, Journal,1895, p. 828). B.− P. ext. [En parlant des biens d'une pers.] Dont l'intégrité a été atteinte par prélèvement : 3. Lorsque Armand vint lui réclamer une somme de cinq cent mille francs, le pauvre négociant était à la veille du suicide. Armand devina l'honnête homme et le sauva. Trois années suffirent à M. Mortonnet (...) pour refaire sa fortune ébréchée et rembourser M. de Kergaz...
Ponson du Terrail, Rocambole,t. 3, 1859, p. 321. − P. métaph. [En parlant d'une faculté, d'un attribut d'une pers.] À qui un tort, un dommage a été causé. Raccommoder les principes ébréchés (Poincaré, Valeur sc.,1905, p. 207): 4. ... comme la présentation de ces lois excessives me place dans l'opposition la plus franche, ne vous en rapportez pas à mon crédit ébréché, et faites agir d'autre part.
Lamartine, Correspond.,1835, p. 138. Fréq. abs. littér. : 144. |