| * Dans l'article "ÉBOULER,, verbe." ÉBOULER, verbe. I. A.− Emploi trans., rare. Faire tomber par désagrégation, faire s'affaisser (une formation naturelle ou artificielle). Le même flot (...) sculpte la falaise et l'éboule (Saint-Exup., Citad.,1944, p. 740): 1. ... le coureur se porte sur la ligne de départ, dépasse les trous qu'il a préalablement creusés, puis y place ses pieds en veillant à ne pas en ébouler les parois.
Vuillemin, Mémento d'éducation physique et d'initiation sportive,1941, p. 129. B.− Emploi pronom., usuel 1. [Le suj. désigne une formation naturelle ou artificielle] Tomber en s'affaissant. Un surplomb argileux s'éboulait dans la grève (Queffélec, Recteur,1944, p. 97): 2. Ces roches s'imprègnent d'eau dont la dilatation, au moment des gelées d'hiver, fait éclater de gros blocs qui s'éboulent en masse dans la mer, ces masses s'effritent et leurs débris sont, les uns réduits en vases qu'entraînent les courants, les autres en galets...
Bourde, Les Travaux publics,1929, p. 203. − Plus rarement. [Le suj. désigne une construction, un ensemble de choses empilées] S'écrouler. La maison qui s'éboule, à peine finie, sous le maçon qui chante encore (Renard, Journal,1895, p. 299).Les pyramides de fruits s'éboulaient sur les gâteaux de miel (Flaub., Salammbô, t. 1, 1863, p. 5). ♦ Au fig. S'écrouler, s'effondrer. Et voilà tout à coup que cette illusion s'éboule (Saint-Exup., Pilote guerre,1942, p. 345): 3. Dans une démocratie où tout branle, s'éboule, se liquéfie, se décompose au hasard des secousses politiques et sociales, une académie (...) un tel corps se trouve orphelin, abandonné...
L. Daudet, Le Stupide XIXes.,1922, p. 184. 2. [Le suj. désigne une personne] Rare. S'effondrer, se laisser tomber. Durtal se roidit, s'éboula sur ce prie-dieu et perdit complètement la tête (Huysmans, En route,t. 2, 1895, p. 66). II.− Emploi intrans. A.− Rare. Tomber en s'affaissant, en roulant. Les pierres (...) éboulaient sous moi (Balzac, Tén. affaire,1841, p. 227). B.− Emploi factitif. Le choc de l'eau fait ébouler les berges par tranches successives (Lapparent, Abr. géol.,1886, p. 26): 4. On abat des branchages et on les enfonce dans le ruisseau; on pioche de la terre et on la fait ébouler sur ces fascines. On élève rapidement une digue.
Pesquidoux, Chez nous,1923, p. 68. Rem. On rencontre ds la docum. le part. passé et adj. éboulé, ée. Qui s'est éboulé. Rochers, murs éboulés; une ruine éboulée. Sur les substrats rocheux notamment, la topographie est souvent, pour ne pas dire toujours, des plus irrégulières. Il y a des blocs éboulés, des fissures, des surplombs, etc. (J.-M. Pérès, Vie océan, 1966, p. 81). Prononc. et Orth. : [ebule]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1130 trans. esboëler « éventrer, arracher les entrailles » (Gormont et Isambart, éd. A. Bayot, 44); cité comme vieux mot par H. Estienne, Precellence, p. 187 [1579] ds Hug.; 2. 1283 id. « provoquer l'éboulement de » esboueler chemins (Ph. de Beaumanoir, Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, § 727); 1559 pronom. le rivage s'esboula (Amyot, Anton., 91 ds Littré); ca 1653 intrans. « tomber, s'affaisser (d'une pers.) » (Cyrano, Let. satirique contre un gros homme ds Dub.-Lag.). Dér. de l'a. fr. bo(i)el « boyau »; le sens 2 issu de 1; le mot est auj. senti comme dér. de boule*. Fréq. abs. littér. : 126. DÉR. Ébouleux, euse, adj.,géol., techn. Qui s'éboule facilement, qui menace de s'ébouler. Des terrains ébouleux. La galerie de roulage était boisée, des étais de chêne soutenaient le toit, faisaient à la roche ébouleuse une chemise de charpente (Zola, Germinal,1885, p. 1161).− [ebulø], plur. [-ø:z]. − 1reattest. 1795 terrains ébouleux (J.-F. G. Duhamel ds Journal des mines, an IV, no24 ds DG); du rad. de ébouler, suff. -eux*. − Fréq. abs. littér. : 3. BBG. − Gohin 1903, p. 343. |