| * Dans l'article "ÉVASIF, IVE,, adj." ÉVASIF, IVE, adj. [En parlant d'une pers., de ses paroles, gestes ou attitudes] Qui élude les difficultés en restant dans l'imprécision. Air, regard, ton évasif. Lettre par laquelle Turquoise lui annonçait, en termes obscurs et évasifs, qu'elle ne le reverrait plus (Ponson du Terr., Rocambole,t. 2, 1859, p. 448):1. L'autre lui avait semblé plus court, plus noir. Il allait le déclarer, lorsqu'il trouva que c'était trop s'avancer. Et il resta évasif.
− Je ne sais pas, je ne peux pas dire... Je vous assure, monsieur, que je ne peux pas dire.
Zola, La Bête humaine,1890, p. 93. − Rare et littér. Vague, imprécis. La ligne étrangement évasive de ses sourcils (Gide, Et nunc manet,1951, p. 1127): 2. Le tableau est plastiquement indiscutable dans toutes ses parties : le spectateur n'aura jamais l'occasion de le finir en pensée, d'interpréter tels traits indécis, tel contour évasif.
Lhote, Peint. d'abord,1942, p. 160. Prononc. et Orth. : [evazif], fém. [-i:v]. Mais [evɑ-] ds Passy 1914 et à titre de var. ds Warn. 1968; cf. encore Barbeau-Rodhe 1930 qui ne transcrit que évasivement avec [ɑ]. Étymol. et Hist. 1547 (G. Budé, Institution du Prince, chap. 30 ds Hug.). Dér. du rad. de évasion*; suff. -if*. Fréq. abs. littér. : 170. DÉR. Évasivement, adv.De manière évasive. − « Je vous remercie d'être venu tout de même », articula Héquet. Philip secoua évasivement les épaules, et ses lèvres claquèrent avec un bruit mouillé (Martin du G., Thib.,Consult., 1928, p. 1070).Dentz, sommé par les Anglais de s'expliquer, répondait évasivement, sans nier, toutefois, les faits (De Gaulle, Mém. guerre,1954, p. 154).Rare et littér. [Correspond à la citat. de Lhote, Peint. d'abord, 1942, p. 160, supra] De manière vague, impersonnelle. Si la chambre à coucher réclame, confident ou complice, le tableau de chevalet, en revanche, le salon ou le hall, qui accueillent un peu évasivement le visiteur, demandent peut-être une peinture plus lointaine et plus allusive? (Lhote, Peint. d'abord,1942, p. 89).− [evazivmɑ
̃]; pour [evɑ-] cf. évasif. Ds Ac. 1932. − 1reattest av. 1787 (J. de Genève ds Fér. Crit.); de évasif, suff. -ment2*. − Fréq. abs. littér. : 40. |