| ÉRÉTHISME, subst. masc. [Le déterminant, explicité ou resté implicite, désigne un organe, une fonction physiol.] Excitation anormale. Éréthisme génital; éréthisme des capillaires, des vaisseaux. Il est également exceptionnel de constater les phases successives d'éréthisme et d'affaiblissement cardiaque (Teissier dsNouv. Traité Méd.,fasc. 2, 1928, p. 277).− En partic. [Le déterminant désigne le système nerveux ou une partie du système nerveux et, p. ext., une manifestation de l'activité mentale ou affective d'une pers.] Éréthisme cérébral. Ce changement d'habitudes réveillant l'éréthisme nerveux que le café et les émotions du procès portaient à son comble (Proust, Guermantes 1,1920, p. 234).Alban ne se sentait plus vivre que dans l'éréthisme que donne le danger (Montherl., Songe,1922, p. 76). SYNT. Éréthisme psychique; éréthisme intellectuel, religieux, sentimental; éréthisme de (la) cervelle; éréthisme de la pensée; (être dans un) état d'éréthisme. Rem. Ac. 1932 enregistre le sens fig. ,,Passion à l'état d'exaltation maladive``. Prononc. et Orth. : [eʀetism̥]. Ds Ac. 1762-1932. On rencontre les graph. érétisme (cf. Nerval, Illuminés, 1852, p. 246) et éréthysme (cf. Ferré ds Nouv. Traité Méd., fasc. 4, 1925, p. 103). Étymol. et Hist. 1741 « irritation et tension violente des fibres » (Col de Villars, Dict. fr.-lat. des t. de méd. et de chir. ds Quem. DDL t. 1) d'où au fig. 1777-83 (Linguet, Annales polit., civiles et littér., V, 464 ds Gohin, p. 364 : la fièvre qui consume deux des plus grandes nations de l'Europe, et l'éréthisme universel qui commence à tourmenter les autres); (Id., ibid., X, 67, ibid. : il tient l'Europe dans un éréthisme convulsif et permanent). Empr. au gr.
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ς « action d'irriter » d'où « irritation » et au fig. « provocation »; en partic. terme de méd. « un stimulant, un excitant ». Fréq. abs. littér. : 31. Bbg. Gohin 1903, p. 364. − Quem. DDL t. 1. |