| ÉRUCTER, verbe. A.− Emploi intrans. Rejeter avec bruit, par la bouche, des gaz de l'estomac. (Quasi-)synon. roter.Ayant ouvert la bouche pour parler, il éructa (Larbaud, Barnabooth,1913, p. 27).Les châtelains régionaux me tapaient sur l'épaule après les repas, en éructant discrètement (Colette, Képi,1943, p. 91). B.− Au fig., emploi trans., péj., fam. Exprimer bruyamment (une idée violente, un sentiment grossier). Supporter toutes les critiques que l'on m'éructe (Flaub., Corresp.,1874, p. 136): ... l'épicière (...) restait sur le seuil de sa boutique, (...) le chignon défait, un œil au beurre noir, un poing sur la hanche, le balai à la main, le visage tout déformé par les gros mots qu'elle éructait...
Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 146. − Emploi pronom. à sens passif. Un grand rire débraillé, canaille, dont les éclats tombent des fenêtres, dont les « ah, ah » s'éructent en gerbes à travers les lames des auvents (Vercel, Cap. Conan,1934, p. 52). Prononc. et Orth. : [eʀykte], (j')éructe [eʀykt]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1825 « rejeter bruyamment par la bouche les gaz contenus dans l'estomac » ici trans. (Brillat-Sav., Physiol. goût, p. 102). Empr. au lat. class. eructare « rejeter, vomir » au propre et au fig.. Fréq. abs. littér. : 24. Bbg. Pauli 1921, p. 54. |