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ÉRÔS,(ÉROS, ÉRÔS) subst. masc.
A.− PHILOS. GR. Passion de l'amour (principalement physique).
En partic. [P. réf. à Platon, pour lequel Éros, dieu de l'amour dans la myth. gr. est fils de Richesse et de Pauvreté] ,,Symbole double de l'ardeur spirituelle, qui conduit à l'amour divin (« Éros supérieur »), et de l'instinct, sans lequel la race humaine s'éteindrait (« Éros inférieur »)`` (Julia 1964). Aristote utilise l'intelligence contre l'affectivité, le « nous » contre l' « éros » de Platon (Choisy, Psychanalyse,1950, p. 227).L'homme sous-le-charme n'est pas un homme en état d'euphorie, (...) mais à certains égards un indigent en état d'aporie et d'inassouvissement fécond : (...); comme l'éros platonicien, il est fils de dénuement et d'abondance (Jankél., Je-ne-sais-quoi.1957, p. 102).
Rem. Rimbaud utilise Éros, nom du dieu de l'amour, comme nom commun au sens de « personne qui incarne l'amour », mais en lui ajoutant une valeur iron. (peut-être en jouant sur les mots héros, zéro) : Thiers et Picard sont des éros, Des enleveurs d'héliotropes (Poés., 1871, p. 89).
B.− PHILOS. MOD., PSYCHANAL. Amour, d'ordre essentiellement charnel, visant à la satisfaction des désirs sensuels, des impulsions sexuelles. Il faut qu'il y ait un éros ou une libido qui animent un monde original, donnent valeur ou signification sexuelles aux stimuli extérieurs et dessinent pour chaque sujet l'usage qu'il fera de son corps objectif (Merleau-Ponty, Phénoménol. perception,1945, p. 182).Celles-ci [la chasteté et la fidélité absolues] ne sont pas une dissolution mais une domination de l'éros. Elles l'élèvent à l'absolu, dans la constance ou dans le sacrifice (Mounier, Traité caract.,1946, p. 154).
En partic. (chez Freud et en psychanal. freudienne). Ensemble des pulsions de vie, par opposition à l'ensemble des pulsions de mort (ou thanatos). Dans son dernier livre (...) il [Freud] (...) souligne expressément que dans sa théorie Éros ne coïncide pas tout à fait avec la sexualité (Choisy, Psychanalyse,1950p. 37):
... nous avons résolu de n'admettre l'existence que de deux instincts fondamentaux : l'Éros et l'instinct de destruction (les instincts, opposés l'un à l'autre, de conservation de soi et de conservation de l'espèce ainsi que ceux, également contraires, d'amour de soi et d'amour objectal, entrent encore dans le cadre de l'Éros). Freud, Abr. psychanal.,1949, p. 8.
Prononc. : [eʀ ɔs] ou [-o:s]. Étymol. et Hist. 1. 1838 mythol. (Ac. Compl. 1842); 2. 1924 psychanal. (Freud, Psychol. collective et analyse du « moi », pp. 37-39, trad. de l'all. par S. Jankélévitch, Paris, Payot). Empr. au gr. Ε ρ ω ς, ω τ ο ς nom du Dieu de l'Amour dans l'Antiquité gr. et subst. « désir des sens, amour ». Fréq. abs. littér. : 7.