| ÉPIPHONÈME, subst. masc. RHÉT. Courte exclamation sentencieuse de portée générale par laquelle on termine le plus souvent un récit, un discours, une fable. Je m'en retourne à Paris, et (...) voici le solennel épiphonème qui jaillit de mon voyage : la nature est belle et l'homme est laid (Hugo, Fr. Belg.,1885, p. 72).[Ils] s'embrouillaient et, pour couper court, citaient ce distique en manière d'épiphonème (Laforgue, Moral. légend.,1887, p. 163).Rem. Morier 1975 note que la place de l'épiphonème n'est pas fixe : ,,il peut anticiper sur le texte, qui paraît alors une illustration; il peut couper le texte comme une sorte de proposition interjectionnelle, exclamative; il peut conclure un mouvement périodique. Épiphonème initial``. − P. iron. Synon. recherché de exclamation.Cette évidence (...) arracha cet épiphonème indigné : − Voilà qui est fort! une clef du gouvernement! (Hugo, Mis.t. 2, 1862, p. 542).Elle [Mmede Penhauën] les appelait [les blessés], « mon vieux, ma vieille », gourmandait leurs défaillances avec des mots crus, des épiphonèmes gras où perçaient de grosses bienveillances (Céard, Soir. Médan, Saignée, 1880, p. 178). Rem. 1. Mar. Lex. 1933 définit l'épiphonème comme un ,,énoncé qu'on ajoute pour fournir l'explication d'un énoncé antérieur : ex. je ne lui ai rien dit, tant il était préoccupé``. 2. On rencontre chez Bloy l'adj. épiphonémique au sens de « [personne] qui s'exprime au moyen d'épiphonèmes ». Les dix années antérieures à sa conversion [à Marchenoir] avaient été faites à la ressemblance de toutes les années d'adolescent pauvre, niais, timide (...) épiphonémique et brutal (Bloy, Désesp., 1886, p. 50). Prononc. et Orth. : [epifɔnεm]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1557 (Ant. Fouquelin, Rhetor. franç., 48 rods Hug. : Epiphoneme ... espece d'exclamation ... à la fin de la narration de quelque chose). Empr. au lat. impérial epiphonema, gr. ε
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ν
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μ
α « exclamation; interjection; épiphonème, sentence finale, morale ». Fréq. abs. littér. : 6. |