| ÉPIGRAMMATIQUE, adj. A.− Rare. [Qualifie une pers.] Habile à tourner l'épigramme. Un marchand de couleurs, épigrammatique et turlupin, se signalait entre tous (Bloy, Femme pauvre,1897, p. 261): 1. Que l'écrivain d'historiettes frivoles sur Vivian Grey et Coningsby ait pu saisir le sceptre avant l'écrivain de belles et sérieuses choses sur l'Ecce Homo − l'homme épigrammatique, brillant, arrogant avant l'homme qui jamais de sa vie ne commit une épigramme...
Maurois, Disraëli,1927, p. 239. B.− [Qualifie une chose] Qui est propre à l'épigramme ou tient de l'épigramme. Ses compliments cachaient les petites aiguilles fines d'une intention épigrammatique (Sand, Hist. vie,t. 4, 1855, p. 39): 2. Mon esprit qui manquait alors tout à fait de solidité et de justesse, mais qui avait une tournure épigrammatique très amusante, mes connaissances qui, bien que fort décousues, étaient supérieures à celles de la plupart des gens de lettres de la génération qui s'élevait, l'originalité de mon caractère, tout cela parut piquant.
Constant,« Cahier rouge », 1830, p. 24. Rem. On rencontre ds la docum. épigrammatiquement, adv. De façon épigrammatique. Aussi la comtesse montra-t-elle l'étudiant d'un air et par un geste pleins de dépit à Maxime, qui dit fort épigrammatiquement au comte, à sa femme et à Eugène : − Écoutez, vous êtes en affaires, je ne veux pas vous gêner; adieu. Il se sauva (Balzac, Goriot, 1835, p. 74). Prononc. et Orth. : [epigʀam(m)atik]. Var. avec [mm] double ds Barbeau-Rodhe 1930 et ds Pt Rob. Ds Littré et DG on donne uniquement [mm]. Fér. 1768 souligne ,,on ne prononce qu'une m`` et Fér. Crit. t. 2 1787 pour éviter toute ambigüité propose d'écrire épigramatique avec 1 m. Le mot est admis ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1508-17 poete epigrammatique (J. Fossetier, Cron. Marg., ms. Brux. 10512, IX, V, 15), attest. isolée; 1732 (Trév.). Empr. au lat. de même sens epigrammaticus. Fréq. abs. littér. : 24. Bbg. Gohin 1903, p. 279 (s.v. épigrammatiser). − Quem. DDL t. 4 (s.v. épigrammatiser). |