| ÉPHÈBE, subst. masc. A.− ANTIQ. GR. Jeune garçon arrivé à la puberté. L'éphèbe, frotté d'huile, luttait tout nu en plein soleil (Flaub., Tentation,1874, p. 148).Les danses guerrières faisaient partie de la gymnastique. Chez les Doriens, elle préparait l'éphèbe à l'étude des armes (Arts et litt.,1935, p. 4407).Chaque année les éphèbes athéniens juraient d'obéir aux lois et aux magistrats et de ne pas abandonner leur poste et leur compagnon de bataille (Hist. et ses méth.,1961, p. 461). B.− Jeune garçon d'une grande beauté. Synon. jeune homme, adolescent, jouvenceau.La bouche est charnue et rouge; un duvet d'éphèbe ombre les lèvres et les joues (Martin du G., Devenir,1909, p. 30): ... on était surpris que ce garçon mince, encore éphèbe d'apparence, aux traits délicats et qui n'avaient point perdu le flou de l'adolescence eût porté les armes, commandé une troupe...
Daniel-Rops, Mort, où est ta victoire?1934, p. 81. − [Gén. avec une nuance d'ironie ou une idée d'homosexualité] J'ai appris par lui que le traité d'éthique où j'ai toujours révéré la plus fastueuse construction morale de notre époque, avait été inspiré à notre vénérable collègue X... par un jeune porteur de dépêches. N'hésitons pas à reconnaître que mon éminent ami a négligé de nous livrer le nom de cet éphèbe (Proust, Prisonn.,1922, p. 329). Rem. On rencontre ds la docum. a) Qq. attest. de éphèbe, subst. fém. au sens de « très jeune fille ». La vive épousée ne veut pas se reconnaître dans la délicieuse éphèbe représentée par le captif (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 443). b) Éphébisme, subst. masc., vx et littér. Ensemble des qualités propres à l'éphèbe. Le socle où se levait quelque type admirable de l'éphébisme grec, de cette jeunesse antique qui dessinait celle d'Apollon (Goncourt, MmeGervaisais, 1869, p. 118). Le sortir du bain amollit de matité douillette tout cet éphébisme à la Primatice (Péladan, Vice supr., 1884, p. 3). c) Éphébique, adj. Un petit bonhomme gras et douteux, éphébique et féminin (Goncourt, Journal, 1865, p. 158). Prononc. et Orth. : [efεb]. La durée qu'on peut entendre dans la 2esyll. est d'orig. étymol. Enq. : /efeb/. Ds Ac. 1762 puis 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1544 [éd.] (Seyssel, Guerres civiles, liv. VI, extrait de Plutarque, ch. 3 ds Hug.). Empr. au lat. class.ephebus, gr. ε
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ς « jeune homme astreint au service militaire ». Fréq. abs. littér. : 62. |