| ÉPAGNEUL, EULE, subst. Chien de chasse à poils longs et à oreilles tombantes. Épagneul breton, picard; épagneul noir et feu. Dites donc? j'amène deux chiens d'arrêt avec moi; deux véritables épagneuls anglais pure race (Mérimée, Mosaïque,1833, p. 193).Une portée de petits chiots bâtards que l'épagneule avait faits là, en cachette (Daniel-Rops, Mort,1934, p. 13).− En appos. avec valeur d'adj. Une jeune chienne épagneule, aux poils blonds et soyeux, à qui deux taches de feu sur les yeux donnaient un air intelligent (Moselly, Terres lorr.,1907, p. 183). Prononc. et Orth. : [epaɳ
œl]. Littré rappelle qu'autrefois l final était imprononcé et donne un ex. de La Fontaine : ,,Qu'elle vienne admirer le roi des épagneux``. En fait il s'agit ici d'un plur. dans lequel l avait, normalement, subi une vocalisation devant s de flexion (espaignols). Le plur. a influencé le sing.; l qu'on retrouve dans la graph. est d'abord purement sav. Puis la graph., à son tour, a influencé la prononc. et l est, à nouveau, prononcé (cf. Bourc.-Bourc. 1967, § 191). Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1354-76 espaignol (Modus et Ratio, 116, 20 ds T.-L.); 2. 1465 espaigneul (Comptes de l'aumosn. de S. Berthomé, fo122 vo, Bibl. La Rochelle ds Gdf. Compl.). Substantivation de (chien) espagnol*, proprement « (chien) originaire d'Espagne »; 2 représente la forme francisée par substitution de suff. (-eul*). Fréq. abs. littér. : 92. Bbg. Kidman (J.). Les Empr. lexicol. du fr. à l'esp. des orig. jusqu'à la fin du 15es. Paris, 1969, pp. 89-92. − Sain. Sources t. 3 1972 [1930], p. 350. − Thomas (A.). Nouv. Essais 1904, p. 17. |