| ÉNONCIATION, subst. fém. A.− Action d'énoncer; fait de prononcer ou d'écrire des sons et des lettres. Énonciation d'une idée, d'un mot, d'une opinion, d'une vérité. J'y ai répondu [aux questions] par l'énonciation de votre dévouement, de vos bons offices (Balzac, Corresp.,1835, p. 676): 1. Dans un autobus de la ligne S, (...) un individu de sexe masculin, (...) interpelle un homme (...) au moyen de 14 mots dont l'énonciation dura 5 secondes...
Queneau, Exercices de style,1947, p. 27. 1. DR. Déclaration faite dans un acte. Énonciation d'une clause dans un contrat : 2. L'acte, soit authentique, soit sous seing privé, fait foi entre les parties, même de ce qui n'y est exprimé qu'en termes énonciatifs, pourvu que l'énonciation ait un rapport direct à la disposition. Les énonciations étrangères à la disposition ne peuvent servir que d'un commencement de preuve.
Code civil,1804, art. 1320, p. 238. 2. LING. Acte de production linguistique par opposition à énoncé* (cf. aussi énonciateur B) : 3. Il faut donc distinguer les entités qui ont dans la langue leur statut plein et permanent et celles qui, émanant de l'énonciation, n'existent que dans le réseau d'« individus » que l'énonciation crée et par rapport à l'« ici-maintenant » du locuteur.
E. Benveniste, L'Appareil formel de l'énonciationin Langages1970ds Lang. 1973. 3. LOG., vx. ,,Action de nier ou d'affirmer. Il y a trois opérations de l'entendement : la simple perception, l'énonciation et le raisonnement`` (Ac. 1798-1878). Cf. Cournot, Fond. connaiss., 1851, p. 579. B.− Manière d'énoncer en ce qui concerne le ton et l'expression de la voix. Avoir l'énonciation difficile (Ac. 1932). Avoir l'énonciation facile, l'énonciation heureuse (Ac. 1798-1878). Prononc. et Orth. : [enɔ
̃sjasjɔ
̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Fin xiiies. [ms.] « action d'énoncer » (Vie de St Just, BN 818, fo302 rods Gdf. Compl.); 2. 1932 ling. (Bally Ling., p. 43). Empr. au lat. class.enuntiatio « énonciation, exposition, exposé ». Fréq. abs. littér. : 45. |