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ÉNIGME, subst. fém.
A.− Jeu d'esprit mettant à l'épreuve la sagacité de l'interlocuteur qui doit trouver la réponse à une interrogation dont le sens est caché sous une parabole ou une métaphore. Expliquer, résoudre l'énigme. [Deux gros registres] remplis d'énigmes, de charades, de logogriphes (Jouy, Hermite,t. 3, 1813, p. 39).N'avais-je pas su, le premier, le seul, répondre à l'énigme du sphinx? (Gide, Thésée,1946, p. 1451):
1. ... les jeux de force ou d'adresse ou les tournois d'énigmes avaient valeur probatoire dans les rituels d'intronisation à quelque charge ou ministère important. Jeux et sp.,1967, p. 8.
Spéc. Langage ésotérique (chiffré, figuratif, symbolique, etc.) pour initiés. Énigme hiéroglyphique; le mystère sacré, le secret de l'énigme. Le temple et la science sacerdotale, s'expliquant en énigmes et en symboles, voilant la vérité sous le mystère (Renan, Avenir sc.,1890, p. 285):
2. [Vous] devinerez sans doute l'énigme que proposent ces éperviers, ces scarabées, ces figures à genoux, ces lignes en dents de scie, ces urœus ailés, ces mains en spatule que vous lisez aussi couramment que le grand Champollion... Gautier, Le Roman de la momie,1858, p. 179.
Expr. Donner la clef de l'énigme. Expliquer quelque chose. La clef de l'énigme nous a été donnée par une découverte faite dans certains terrains jurassiques d'Angleterre (Teilhard de Ch., Phénom. hum.,1955, p. 136).Parler par énigmes. De manière allusive, voilée. Mais pourquoi parles-tu toujours par énigmes (Saint-Exup., Pt Prince,1943, p. 463).Résoudre l'énigme. Trouver la solution du problème. Saisis-moi au passage si tu en as la force, et tâche à résoudre l'énigme de bonheur que je te propose (Proust, Temps retr.,1922, p. 867).Trouver le mot de l'énigme. La réponse. J'ai cru longtemps que je finirais bien, un jour, par trouver le mot de l'énigme. Suis condamné à mourir sans avoir compris grand-chose à moi-même − ni au monde (Martin du G., Thib.,Épil., 1940, p. 964).Voir en énigme. Imparfaitement, de manière peu satisfaisante. Nous ne voyons maintenant qu'au travers d'un miroir, en énigme (Martin du G., J. Barois,1913, p. 244).
B.− P. ext. Chose difficile à comprendre ou impossible à connaître.
1. [En parlant des choses de l'univers, de certains faits.] La grande énigme de la création de la terre. L'énigme posée par les « étoiles filantes » ou pluies de météorites est partiellement résolue (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 1, 1961, p. 147).Voilà le géologue aux prises avec une des plus passionnantes énigmes de la terre (Combaluzier, Iutrod. géol.,1969, p. 102):
3. On a pu ainsi dater l'âge des séquoias géants, des manuscrits de la mer Morte, des linceuls des momies, et résoudre avec précision de passionnantes énigmes du passé. Goldschmidt, L'Aventure atomique,1962, p. 237.
SYNT. Une énigme ethnographique, géologique, judiciaire, policière; l'énigme du cristal, de la ruche, de la structure de la matière.
2. [En parlant de la complexité, du mystère de la personne, de la vie] L'énigme de l'âme, de la conscience. Il y a un mystère, une énigme, un secret dans cette conduite : elle n'est pas possible. Rien ne peut la motiver (Staël, Lettres L. de Narbonne,1794, p. 231).Une des énigmes les plus douloureuses pour le roi David était la prospérité des méchants (Maurois, Disraëli,1927, p. 238):
4. Le drame de Beethoven, en ces années de crise, nous ouvre accès à ces terres inconnues de l'âme, qu'enveloppe la fluorescence du subconscient. Là se déroule l'énigme de la création, la vie profonde et mystérieuse, dont les lois commandent l'œuvre et les jours. Rolland, Beethoven,t. 1, 1937, p. 15.
SYNT. L'énigme des affections mentales, de la création artistique, de l'éternité, de l'inconscient, du mal, de la mort; une énigme métaphysique; une âme pleine d'énigmes; être prisonnier de sa propre énigme; vivre comme une énigme. [Communs à A et B] Une énigme inexplicable, inquiétante, insoluble, mystérieuse, profonde; cruelle, effrayante énigme.
Prononc. et Orth. : [enigm̥]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. [xives. enigmat (J. Le Fevre, La Vieille, éd. H. Cocheris, livre III, 5361)]; 1529 enigme (Geofroy Tory, Champfleury, fo17 rods Romania t. 65, p. 174). Empr. au lat. class.aenigma, lui-même du gr. α ι ́ ν ι γ μ α « parole obscure ou équivoque, énigme ». Fréq. abs. littér. : 920. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 976, b) 1 397; xxes. : a) 1 251, b) 1 578.