| ÉMÉCHER, verbe trans. A.− Couper l'extrémité charbonnée de la mèche d'une bougie. Émécher une chandelle (Ac.1932). − Emploi pronom. à sens passif. Les candélabres, dont les bougies très hautes s'éméchaient à peine, faisaient un jour pâle et jaune (Zola, Nana,1880, p. 1171). B.− Disposer en mèches, décoiffer en faisant ressortir des mèches. Émécher des cheveux. − Emploi pronom. à sens passif. Les femmes en stuc en avaient pris un sacré coup (...) leur chignon s'était éméché (Queneau, Pierrot,1942, p. 135). C.− Au fig., fam. Amener à un état de désordre proche de l'ivresse. − Emploi pronom. réfl. On avait mis, dans la salle à manger [de Victor Hugo à sa veillée de mort] des rafraîchissements. Arène descendit et s'émécha. Mendès fit de même (L. Daudet, Ét. et mil. littér.,1927, p. 252). Prononc. et Orth. : [emeʃe], (j')émèche [emε
ʃ]. Ds Ac. 1932. Conjug. Change [e] du rad. en [ε] écrit è accent grave devant syll. muette sauf au futur et au conditionnel. Étymol. et Hist. 1. 1576 emeicher « enlever une partie de la mèche d'une chandelle » (B. Jamin, Traduc. des dialog. de J. L. Vives, Index, Profer acu, éd. 1576 ds Gdf. Compl.); 2. 1826 « mettre en mèches (les cheveux) » (Mozin); 1859 part. passé « ivre » [proprement « qui a les cheveux en mèches sous l'effet de l'ivresse »] (Monselet, Voyous ds Fr. mod. t. XIV, p. 56). Dér. de mèche*; préf. é-*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 2. |