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ÉMIGRER, verbe intrans.
A.− [Le suj. désigne une pers. ou un groupe de pers.]
1. Quitter son pays pour aller s'installer ailleurs, généralement à l'étranger. Synon. s'exiler, s'expatrier; anton. immigrer.Chacun en vint à préférer à sa ville natale, s'il n'y trouvait pas les institutions qu'il aimait, telle autre ville où il voyait ces institutions en vigueur. On commença alors à émigrer plus volontiers; on redouta moins l'exil (Fustel de Coul., Cité antique,1864, p. 484):
1. Ma famille, originaire de Suède, vint s'établir au commencement du xviiiesiècle dans la vallée de l'Hudson. Mon père, jeune encore, émigra en Californie, puis à Cuba, enfin dans l'Amérique du Sud où il fit fortune. Larbaud, A. O. Barnabooth,1913, p. 151.
Emploi pronom. réfl., rare. Leur père s'émigrera peut-être à cause de ce paysan tué sur un toit (Stendhal, Rouge et Noir,1830, p. 157).
En partic. [Hist. de la Révolution fr.] Quitter la France après la chute de la royauté pour des motifs politiques. Les habitudes de faiblesse ont abâtardi la noblesse ancienne dans bien des familles. Au lieu d'émigrer, il fallait se mêler à la nation (Vigny, Journal poète,1831, p. 932).
2. P. anal. Quitter sa région pour aller vivre dans une autre, considérée comme étrangère. On décida qu'on irait habiter Rouen (...) et toute la famille émigra (Maupass., Une Vie,1883, p. 202).
3. P. métaph. et/ou au fig. Des capitaux émigrent de l'économie à surplus d'exportations vers l'économie à déficit (Perroux, Écon. XXes.,1964, p. 72):
2. Dans la troisième époque, elle [la philosophie grecque] émigre à Rome et à Alexandrie, s'enrichit à la fois et s'altère en se mêlant à l'esprit oriental... Cousin, Hist. gén. de la philos.1861, p. 101.
Rem. On rencontre ds la docum. le verbe émigrer constr. avec l'auxil. être (constr. vieillie). Quelque autre terre confisquée sur les libéraux quand ils seront émigrés (Courier, Pamphlets pol., Gazette du village, 1823, p. 185).
B.− [Le suj. désigne certaines espèces animales] Changer de contrées au rythme des saisons. Dans le ciel on voit passer incessamment de longues bandes de cigognes qui émigrent vers le nord (Du Camp, Nil,1854, p. 135).
Prononc. et Orth. : [emigʀe], (j')émigre [emi:gʀ ̥]. Ds Ac. 1798-1932. Comparez émigrer (1 seul m) et immigrer (2 m). Étymol. et Hist. Av. 1781 émigrer « quitter son pays pour aller s'établir dans un autre » (Turgot, éd. Schelle, III, p. 631 ds Brunot t. 6, p. 174); 1770 part. prés. subst. (Mmedu Deffand, Corresp., let. à Voltaire, 29 juill., in Bennet, 29 ds Quem. Fichier); spéc. 1791 hist. « personne qui a quitté la France sous la Révolution » (28 févr. ds Buchez, Hist. de l'Assemblée const., t. IV, p. 415 ds Littré); 1798 adj. (Ac.); 1791 subst. émigré « noble ayant quitté la France pour fuir la révolution » (Réimpression de l'Anc. Moniteur, VII, 515ads Z. fr. Spr. Lit. t. 35, p. 136); [1849 « quitter par troupes une contrée pour aller hiverner ailleurs » (Besch. d'apr. FEW t. 3, p. 220a)]; 1864 (Littré). Empr. au lat. class.emigrare « changer de demeure ». Fréq. abs. littér. : 174. Bbg. Gohin 1903, p. 260.