| ÉLYSÉE, subst. masc. et adj. I.− Subst. masc. A.− MYTH. Région des enfers où séjournaient après leur mort les héros et les hommes vertueux. Virgile place dans l'élysée les braves défenseurs de la patrie, qui sont morts en combattant pour elle (Dupuis, Orig. cultes,1796, p. 518): ... pour arriver au Tartare ou à l'élysée, il fallut que les ames traversassent les fleuves du Styx et de l'Achéron dans la nacelle du nocher Caron, et qu'elles passassent par les portes de corne ou d'ivoire, que gardait le chien Cerbère.
Volney, Les Ruines,1791, p. 263. − P. ext. Lieu agréable, où il fait bon séjourner. Vallons délicieux, Pâturages et prés, doux enfants des rosées, Trientz, Cluse, Magland, humides élysées, Frais coteaux (Chénier, Élégies,1794, p. 161).Il y aurait dans un village, en vue de Paris, un élysée pour les femmes malheureuses, une maison de refuge (Stendhal, Amour,1822, p. 228). ♦ P. métaph. Ce jeune cœur adoré qui grandit près de moi et qui me fait un élysée de son charme et de sa vertu (Michelet, Journal,1852, p. 208). B.− (Palais de) l'Élysée. (À Paris), siège de la présidence de la République. Appelé le matin même à l'Élysée, Garain avait accepté la tâche de former un cabinet (France, Lys rouge,1894, p. 335).Le train de vie qu'imposerait au général de Gaulle et que coûterait à l'État l'installation à l'Élysée serait choquant au milieu de la misère nationale (De Gaulle, Mém. guerre,1959, p. 127). − P. méton. La présidence elle-même. L'Élysée même s'en émut et le maréchal-président envoya une invitation (Péladan, Vice supr.,1884, p. 52). II.− Adj. Champs Élysées, Champs-Élysées (v. champ1I A). Prononc. et Orth. : [elize]. Fér. Crit. t. 2 1787 admet élisée. Ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1372 mythol. antique champs elisies (D. Foulechat ds Godef. Suppl. d'apr. DG); 1512 champ Elysée (J. Lemaire de Belges, Ep. du roy à Hector de Troye, éd. J. Stecher, t. 3, p. 78); 1553 chams Elysés (Ronsard, Odes, V, éd. P. Laumonier, t. 5, p. 241); spéc. 1771 à Paris large avenue reliant la Concorde à l'arc de triomphe de l'Etoile (Trév.); 2. xvies. elysée « lieu où séjournent les héros et les hommes vertueux après leur mort » (Marot ds Ménage d'apr. Littré); 1794 « promenade, lieu agréable » (Chénier, supra); 3. 1864 « palais situé sur l'avenue des Champs-Élysées » (Littré). Empr. au lat. class.Elysium « l'Elysée (séjour des héros et des hommes vertueux après leur mort) » [campi] Elysii, gr. Η
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ν. Fréq. abs. littér. : 256. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 593, b) 238; xxes. : a) 473, b) 170. |