| ÉCULER, verbe trans. [En parlant de chaussures] Déformer, user en déformant le talon. Éculer ses souliers, ses bottes. Malheur au petit qui contractait la mauvaise habitude d'éculer, de déchirer ses souliers, ou d'user prématurément leurs semelles (Balzac, L. Lambert,1832, p. 56).C'est à leur façon d'éternuer ou d'éculer leurs talons que se reconnaissent les peuples condamnés (Giraudoux, Guerre Troie,1935, II, 13, p. 188).− Emploi pronom. passif. Ces chaussures commencent à s'éculer; les chaussures trop courtes s'éculent vite. Soirées de pluie où les bottines s'éculaient (Zola, Nana,1880, p. 1312). Prononc. et Orth. : [ekyle], (j') écule [ekyl]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1564 esculer une aguille, un soulier (Thierry); 1611 esculé adj. « dont le talon est usé » (Cotgr.); 1862 au fig. le mot jacobin qui était éculé (Hugo, Misér., t. 2, p. 537). Dér. de cul* au sens fig. de « partie postérieure d'un objet [ici d'un soulier] »; préf. é-*; dés. -er; dans le même sens dès 1534 le dér. aculer (v. acculer étymol.). Fréq. abs. littér. : 3. |